Ces cinq courts métrages seront présentés au Festival oriental du film de Genève qui se tiendra du 10 au 13 avril prochain, nous apprendra Si El Hachemi Assad... Chose promise, chose due, le Festival annuel et culturel du film amazigh a accueilli durant 4 jours les stagiaires ayant suivi une formation lors de la dernière édition tenue à Sétif. Le festival qui s'est tenu du 09 au 13 janvier dernier à Sétif, avait promis de ne pas laisser tomber ses stagiaires, et le voilà, en effet, qu'il organise une nouvelle session de formation dédiée à ces mêmes stagiaires. Ce regroupement (environ 50) organisé donc à Alger, du 19 au 22 mars dernier, a été encadré par des critiques de cinéma, réalisateurs et techniciens. Il s'est voulu un moyen d'«évaluer et approfondir les connaissances acquises durant les ateliers tenus lors du dernier Festival du film amazigh à Sétif», nous a-t-on indiqué. Les encadreurs ont pu, pour leur part, établir une sélection de projets de scénarios «susceptibles de bénéficier d'un suivi et d'une aide pédagogique et éventuellement logistique», a-t-on ajouté. Cette rencontre, de quatre jours, ayant eu lieu à l'Ismas, s'inscrit dans le cadre de la poursuite du programme de sensibilisation et de formation au 7e art, engagé par le Commissariat du film amazigh. Samedi dernier, à la Bibliothèque nationale d'El Hamma, partenaire de cet événement, a été organisée ainsi la projection en avant-première algéroise des cinq films réalisés à Sétif et dont l'encadrement fut assuré par des Suisses, le pays hôte cette année. 5 films issus de deux ateliers différents intitulés: Kaprise, Mazigh, Qu'est-ce que tu en dis, Poésie du hasard et enfin La Grande première de Babou Hocine, mettant en scène le festival bis, revu et corrigé par un jeune cinéaste qui aspire lui aussi à recevoir cet Olivier d'or...Les autres sujets d'ordre existentiel ont eu à traiter de l'oisiveté des jeunes, de l'amour, des rapports conflictuels, parents/ enfants, le tout avec une mise en scène assez réussie qui a capté l'attention du public. Ces mêmes films seront présentés, nous apprendra Si El Hachemi Assad, Commissaire dudit évènement, au Festival oriental de Genève qui se tiendra du 10 au 13 avril. «Le Festival du film amazigfh ne travaille pas uniquement pour l'événement. Pour la première fois, aussi des réalisateurs professionnels algériens s'investissent, parce qu'ils ont vu qu'il y a un travail de suivi. On a conçu un travail continu de 4 jours, un petit regroupement, une façon de les reprendre, de ne pas perdre le contact. Parce que nos stagiaires sont porteurs de projets. Ces journées ont été émaillées de conférences sur les mécanismes d'aide, comment s'introduire auprès des circuits, les réseaux institutionnels, comment fournir un dossier de financement, se rapprocher de l'Onda. Une visite au siège de la Télévision a été à l'ordre du jour. L'objectif aussi de ce regroupement c'est d'inviter nos jeunes à s'organiser en association pourquoi pas, le festival peut parrainer cette forme d'association parce que c'est dans un cadre associatif qu'ils peuvent justement arracher ce soutien.». Et de souligner: «On a un ensemble d'activités durant l'année, dont des ateliers de formation. A partir de cette année, les ateliers de formation doivent se faire avant le festival. J'ai pris l'engagement d'organiser l'université d'été, entre juillet et août, parce que ce n'est pas en 4 ou 5 jours qu'on peut approfondir les connaissances qu'il faut acquérir qui est plus un bagage pédagogique pour ces stagiaires. Cette université d'été est à double usage: d'une part pour les stagiaires, avoir une formation de deux semaines pourquoi pas, en fonction des moyens bien sûr, mais aussi d'autre part pour le staff du festival, de préparer la prochaine escale, la 9e édition du Festival du film amazigh. Ce sera l'occasion de fournir un effort sur le plan du contenu, de l'organisation, s'ouvrir peut-être à d'autres participations étrangères. Il y a un travail qui est en train de se faire. Le festival entend aussi éditer prochainement les deux actes des festivals de Tlemcen et de Sétif, des deux colloques...» Présent à cette rencontre, M.Amine Zaoui, directeur de la Bibliothèque nationale d'El Hamma, qui rappellera l'existence de fonds audiovisuel en langue amazighte, soulignera l'importance de ces films qui viennent aussi enrichir ce fonds, tout en soulignant le parcours exemplaire de ce festival qui tend, année après année, à s'investir efficacement pour l'avenir de ces jeunes cinéastes et tendre de façon avérée ainsi, vers le professionnalisme. «C'est un acquis, j'insiste sur les ateliers car c'est l'avenir du cinéma en Algérie», fera-t-il remarquer. Interrogés aussi, de nombreux stagiaires ont affirmé avoir eu du plaisir à suivre ces ateliers, ce qui constitue pour eux un bilan des plus positifs: «J'ai fait deux ateliers. Mais cela restait pour moi que de la parlotte. C'est la première fois que je touche à la réalisation. Cela me restera gravé dans la mémoire. Ce que je retiens aussi est le partage des connaissances que j'ai pu avoir lors de la formation», nous indiquera Hocine Babou. Tous se sont dit heureux de s'être confrontés à la réalité du terrain et espèrent faire mieux la prochaine fois. Un autre jeune faisant partie d'un ciné-club à Béjaïa exhortera les réalisateurs algériens à faire appel justement à ces jeunes, ne serait- ce que pour de l'assistanat, de façon à mieux se former sur un plateau de tournage. Mohamed Yargui, jeune réalisateur, ayant assuré le suivi de ces ateliers à Sétif -lauréat notamment de l'Olivier d'or, faut- il le souligner et ce, grâce à son acharnement, sa patience et sa passion pour le cinéma, nourri à juste titre au front de plusieurs ateliers-, fera une remarque à propos des difficultés à trouver des financements en matière de 7e art, a fortiori, lorsqu'il s'agit de court métrage: «Souvent, pour le premier court métrage, on le fait entre amis. On ramène des techniciens bénévoles, on se débrouille comme on peut. On se confronte à plusieurs portes fermées et plus tard on peut démarcher des producteurs...» finira-t-il par dire sur une note d'espoir..