La présence des associations chargées des problèmes de la jeunesse a été jugée inutile. Ils sont plusieurs millions de jeunes Algériens qui subissent les conséquences des différents fléaux. Situation sociale oblige, une partie non négligeable d'entre eux ont recours à des solutions qui mettent leur vie en péril. «Le moment est opportun pour presser le gouvernement afin que cessent les problèmes quotidiens que vit notre jeunesse.» Cette déclaration a été faite par le président du Haut conseil islamique (HCI), Cheikh Bouamrane, en marge du Colloque international sur la jeunesse qui a débuté hier. Comme arguments, il a précisé que les problèmes de logement, du chômage...peuvent mener à des conséquences non souhaitables. «Parmi les Algériens qui quittent le pays, certains sont des érudits qui rejoignent les universités d'outre-mer tandis que d'autres, frappés par tous les maux de la société recherchent d'autres cieux plus cléments», a précisé le premier responsable du HCI. Cependant, ces tentatives répétées tombent souvent à l'eau. Sauvés à maintes reprises d'une mort certaine, les jeunes sont secourus à partir des différentes côtes de la Méditerranée. Ces problèmes «ouvrent la voie à des parties suspectes qui oeuvrent à tenter les jeunes financièrement et à leur offrir du travail», selon M.Bouamrane. Ce financement est considéré comme une cause directe qui pousse nos jeunes «à se convertir au christianisme ou à l'immigration illégale, à la recherche d'une vie plus décente», a-t-il expliqué. «On est libre de croire ou de ne pas croire», souligne-t-il par ailleurs. Et d'ajouter: «La chose grave est le fait que notre jeunesse est détournée.» Face à cette situation, il a appelé les autorités publiques à revoir les méthodes de formation, particulièrement dans le secteur de l'éducation qui «...négligent souvent l'analyse et la critique.» Placé sous le thème «la jeunesse entre l'authenticité et le monde actuel», le colloque se veut, précise Cheikh Bouamrane, celui de la sensibilisation et de la critique constructive, auquel prennent part quelque 200 participants. Cette rencontre internationale a été, cependant, marquée par l'absence des associations chargées d'étudier les problèmes de la jeunesse. S'agit-il d'une absence voulue? Est-ce que ces associations n'ont-elles pas été invitées à ce rendez-vous axé sur les questions de la jeunesse? A cette question, M.Bouamrane a estimé inutile cette présence. Et celle des partis politiques. «On a choisi des échantillons de jeunes pour voir leurs problèmes», explique le président du HCI. Sur un autre plan, il a estimé que l'Algérie ne donne pas le bon exemple dans l'enseignement de l'éducation islamique qui constitue pourtant, poursuit le responsable du HCI, le fondement de la société et de l'éthique en particulier.