Les jeunes sombrent dans la drogue et les autres fléaux sociaux. Les innombrables problèmes auxquels font face les jeunes Algériens seront-ils réellement pris en charge par les pouvoirs publics? Une question qui mérite d'être posée au moment où les jeunes font l'actualité ces jours-ci, suite à la réunion qui leur a été consacrée par les différents walis du pays et chapeautée par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Une chose est sûre, les jeunes Algériens vivent mal et se heurtent à beaucoup de phénomènes qui empoisonnent davantage leur vie. Chômage, drogue, délinquance, échec scolaire... sont autant de fléaux qui minent cette jeunesse. A Blida par exemple, et en dépit de sa réputation de ville de l'industrie et du commerce, la réalité est tout autre, puisque ses jeunes sont aussi concernés par les fléaux en question, et les autorités locales sont loin de satisfaire leurs revendications et de prendre en charge leurs doléances. La situation y est tellement grave qu'une bonne partie de la jeunesse blidéenne ne communique qu'à travers la violence et les épées. Les scènes «ramadhanesques» en pleine rue qui avaient choqué et heurté la sensibilité de chacun d'entre nous expriment la mal-vie qui guette nos jeunes, devant l'indifférence des autorités locales qui ne font de la prise en charge des jeunes qu'un simple slogan. Le flagrant retard de la construction de 100 locaux à Blida destinés aux jeunes ne fait que pousser ces derniers, au moins une centaine d'entre eux, à la dérive. La commune de Bouarfa, qui a recensé plus de 30.000 habitants, dont la majorité des jeunes, a longuement souffert des affres du terrorisme. Elle demeure l'une des localités les plus pauvres de la wilaya de Blida. A Bouarfa, on essaie de minimiser les dégâts dans la mesure du possible à travers le filet social pour «résorber» le chômage avec le minable salaire de 3000DA. Ils sont plus de 100 jeunes à «bénéficier» de ce volet et certains d'entre eux ont plus de dix années dans le dispositif sans qu'ils soient confirmés. Toutefois, cette catégorie est chanceuse sachant que la grande majorité des jeunes de Bouarfa est carrément au chômage et ne perçoit aucun centime. Les jeunes sombrent dans la drogue et les autres fléaux sociaux. «J'ai un déficit de 150 postes d'emploi, et que voulez-vous que je fasse lorsque j'ai seulement 400 millions de centimes comme rentrée annuelle», nous dira M.Tamda, président de l'APC de Bouarfa qui est dépourvue d'industriels et d'opérateurs économiques. Nous restons ébahis lorsqu'il nous informe que la superficie abritant plus de 200 bidonvilles de la cité Driouèche, est censée abriter une zone d'activités. Elle est censée engranger des rentrées d'argent à la commune tout en créant de l'emploi. Ces bidonvilles, qui auraient dû être rasés fin 2005, à en croire les déclarations des autorités de l'époque, résistent toujours. Enfin, plusieurs jeunes de Bouarfa, victimes de l'oisiveté et du chômage, se demandent quelle est l'utilité de créer une commune quand celle-ci est dépourvue de tout. «On est à peine à 1km de la ville de Blida et si ça continue, il serait judicieux de nous rattacher à cette commune qui est quand même plus riche par rapport à la nôtre. Comme ça, il y aura de petits bouts de pain à partager et c'est mieux que rien...», finiront par nous dire ces jeunes sur un air pessimiste.