En l'absence de meneurs de locomotive, l'Algérie traîne encore lamentablement. Le taux d'échec des projets au niveau de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) est relativement élevé. «Il est de 25%, selon les chiffres fournis par les responsables de l'Ansej», a déclaré hier, Madani Ould Zmirli, cadre au niveau de la Banque nationale lors du Colloque international sur la jeunesse qui a pris fin aujourd'hui. En effet, ayant ciblé 420 entreprises à partir de la base de données de l'agence, dans quatre wilayas du pays (Alger, Blida, Boumerdès et Tipaza), les enquêteurs n'ont pu trouver que 178 entreprises en activité. Le diagnostic est amer! Plus de la moitié, soit 242 entreprises n'existent plus ou peut-être. Le dispositif de soutien à l'emploi des jeunes constitue une des solutions appropriées au traitement de la question du chômage. Ce dispositif, qui s'inscrit en rupture avec les approches antérieures et qui traite le chômage par l'économique, s'est fixé deux objectifs principaux: primo, favoriser la création d'activités de biens et services par de jeunes promoteurs. Secondo, encourager toutes formes d'actions et de mesures tendant à promouvoir l'emploi des jeunes. Après dix ans d'exercice, l'agence entame dans la déconcentration de ses activités, la mise en place de nouveaux instruments de gestion. Il s'agit notamment de l'assouplissement des procédures, l'amélioration des prestations et la réduction des délais de traitement des dossiers. Selon, Abdelhak Lamiri expert économiste, le peuple algérien souffre de la marginalisation économique et sociale. Il estime que «la réussite de la transition économique est conditionnée par un management de qualité». C'est pourquoi l'Algérie, en l'absence de meneurs de locomotive, traîne encore lamentablement la patte autour d'une transition, dont l'issue semble lointaine. De ce fait, les institutions sombrent dans un cercle vicieux, alors qu'elles sont censées être au centre de la réforme et au coeur de la transition. Les causes de cet état sont liées à l'absence d'une stratégie globale. L'économiste dénonce les banques qui financent «très souvent» les importations et des projets stériles. «Il n'y a pas des pays sous-développés mais il y a des pays mal gérés», a-t-il indiqué. L'Algérie ne dispose pas d'une institution de statistiques indépendante et auditées par des expertises nationales et internationales indépendantes. L'Algérie souffre de l'absence de l'esprit d'entreprise. «en Algérie on compte uniquement 50 entreprises pour 100.000 personnes alors que dans les pays occidentaux ce sont 160 entreprises pour le même nombre de personnes», déplore M.Lamiri.