Un cri de détresse qui met les grandes puissances face à leurs responsabilités et leur conscience. Le représentant du Front Polisario en France souhaite que M.Sarkozy ait «une politique plus équilibrée» sur la question du Sahara occidental. La diplomatie sahraouie n'attendra pas le cinquième round des négociations avec le Maroc pour se mettre en évidence. Répondant à une question qui lui a été posée lors d'une conférence de presse, concernant la position de la France sur le conflit du Sahara occidental, M.Omar Mansour a déclaré que «la France est un pays membre du Conseil de sécurité de l'ONU et fait partie des grandes puissances qui ont présenté les résolutions 1754 et 1783». Dans une pédagogie remarquable, le représentant du Polisario en France a rappelé que les deux protagonistes du conflit, à savoir le Maroc et le Polisario, ont été conviés à négocier «de bonne foi et sans conditions préalables» sous l'égide des Nations unies afin d'aboutir à une «solution mutuellement acceptable qui respecte le droit du peuple sahraoui à l'autodéterminations». La suite est connue, puisque le Royaume chérifien reste arc-bouté sur sa position. Il ne jure que par son projet de large autonomie. Son ministre de l'Intérieur Chafik Benmoussa n'a eu de cesse de le marteler. Résultat: Manhasset IV a fini en eau de boudin. La partie sahraouie a pourtant fait «d'importantes concessions», selon M.Omar Mansour. Pour un règlement défitif du conflit, le Front Polisario avait proposé un cadre démocratique au peuple sahraoui pour qu'il puisse «choisir entre l'annexion, l'autonomie ou l'indépendance, se prononcer ainsi librement sur son destin», a précisé le représentant du Polisario en France. Et si le Maroc persistait dans son entêtement? «Le peuple sahraoui, hommes et femmes, est bien armé et bien entraîné», a-t-il prévenu. Le Front Polisario ne retiendra l'éventualité d'une reprise des armes que si toutes les voies et issues d'un règlement pacifique sont définitivement fermées. Cette option a toutefois été programmée. «La lutte armée a été retenue comme possibilité par le 12e congrès du Polisario», a tenu à rappeler M.Omar Mansour. Et comme pour renvoyer la balle à qui de droit, le représentant du Front Polisario lance à l'assistance: «Quel autre choix aurons-nous si le Maroc persiste dans sa politique de blocage de toute solution de paix?» Un cri de détresse qui met face à leurs responsabilités et toutes leurs consciences, ces grandes puissances qui continuent à soutenir un des derniers bastions de la colonisation dans le monde. Un monde qui ne peut continuer d'ignorer ces voix d'hommes et de femmes qui montent de la «Castel Negra». Des voix de détenus sahraouis en grève de la faim pour que le Royaume chérifien daigne respecter leurs droits. Amnesty International, présente à la conférence de presse ainsi que le gouvernement français, ont été interpellés par le représentant du Polisario de la nécessité «d'une action urgente pour sauver la vie des grévistes de la faim».