La compagnie mène des discussions avec plusieurs partenaires en Europe et en Amérique. La commercialisation des 85 milliards de m3 de gaz à l'étranger risque de ne pas être au rendez-vous de 2009. La compagnie Sonatrach aurait revu ses délais de livraison. S'exprimant en marge de la conférence énergétique Getenergy, tenue ce week-end à Londres, M.Meziane, patron de la compagnie, s'est fixé une nouvelle échéance. «Sonatrach ambitionne d'augmenter ses capacités d'exportation de gaz naturel (via les gazoducs ou en bateau) de 31% pour les porter à 85 milliards de mètres cubes dès 2011 ou 2012», a-t-il affirmé. Cette déclaration masque mal le degré de «contrariété» auquel font face les projets de Sonatrach. Prévu initialement pour 2009 ou au plus tard 2010, l'objectif de la vente des 85 milliards m3 à l'extérieur est loin d'être concret. Pourquoi? Le projet de gazoduc reliant l'Algérie à l'Espagne traverse une période difficile. Même s'il est achevé dans les délais fixés, la livraison du gaz risque de ne pas suivre. De ce fait, l'Algérie risque de perdre des milliards de dollars dans cette affaire. Car, il faut le dire, les retards se chiffrent en milliards de dollars et ce ne sont pas les clients qui vont les payer. La question des tarifs de vente pose toujours problème. Les négociations, lancées depuis 2005 entre l'Algérie et l'Espagne, n'arrivent pas à déboucher sur un terrain d'entente. «Nous sommes toujours en discussion», avait déclaré le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, lors de son passage samedi dernier au forum de l'Entv. Le différend opposant la Sonatrach à la société espagnole Gaz Natural pourrait certainement chambouler le cours des événements. Gaz Natural a déposé, faut-il le rappeler, plainte auprès du tribunal espagnol contre la levée des contraintes sur la commercialisation du gaz algérien sur le marché espagnol, et ce, suite à l'annulation du contrat de Gassi Touil. Ce qui démontre le défi auquel est confrontée Sonatrach. Pour atteindre ses objectifs, Sonatrach, assure son patron, mène des discussions avec plusieurs partenaires en Europe et avec le groupe américain Sempra Energy. «Nous visons une présence sur le marché américain de la côte est à travers les réserves de capacités et, un accord avec Sempra et d'autres compagnies boostera les exportations vers les USA et donnera à l'Algérie la flexibilité de vendre du GNL sur un marché où les prix sont les plus hauts», a-t-il indiqué. Sonatrach prévoit de construire deux nouvelles usines de GNL. «Nous espérons qu'en 2009 nous aurons fini les discussions préparatoires et que nous pourrons démarrer la construction de l'usine d'Arzew», a avancé le P-DG de Sonatrach.