Ils viennent de confirmer des choix qui consistent à aller vers plus de radicalisation. Au 22e anniversaire du Printemps berbère et au premier de ce qu'il est désormais convenu d'appeler le printemps noir, les ârchs viennent de confirmer des choix qui consistent à aller vers plus de radicalisation, notamment la mise en quarantaine des candidats aux élections législatives. C'est ainsi qu'au XXIe conclave de la Cadc qui s'est tenu à Idjeur (Bouzeguène), la présentation du document de la commission de réflexion, élaboré à Ath Saïd (Tigzirt) a confirmé cette tendance et a été à la base de débats assez chauds. Aussi, la plénière a décidé de le soumettre, pour critiques et enrichissement, à la base, avant son adoption et sa diffusion. Le document de Tigzirt comprend 5 chapitres: l'étude des voies et moyens à préconiser pour la campagne de rejet des élections, la commission communication et information, l'interférence des parties externes au mouvement (partis, personnalités politiques...), bilan de la répression et réflexion sur le dernier discours du chef de l'Etat en relation avec les revendications de la plate-forme d'El-Kseur. Selon certaines indiscrétions, la commission a proposé des aménagements touchant à la forme et non au fond de la plate-forme. Ainsi, certaines voix se sont élevées à l'intérieur de la commission de réflexion pour «débloquer» les choses et aller vers un éventuel dialogue, sans rien renier des principes fondant le mouvement. Ces points ont été jugés «assez sensibilisés par la réunion d'Idjeur qui recommande une intense réflexion». Un autre point, celui relatif à la campagne de rejet des élections, a été également débattu par le conclave. Ainsi, ont été arrêtées plusieurs mesures : utilisation des médias, diffusion sur Internet du document de rejet et traduction de ce document en arabe, meetings, déclaration de la journée du 30 mai, journée de la honte, opération villes et villages morts le jour du scrutin et mise en quarantaine des éventuels candidats. Les autres points à relever sont la détermination, le refus de la clandestinité et les perspectives à donner au mouvement citoyen. C'est sous un soleil lumineux et dans le cadre enchanteur du village d'Idjeur, plus précisément dans le coquet collège d'Iguerssafène, à Bouzeguène, que la trentaine de délégations présentes, lors de cette rencontre, devait passer en revue, outre le bilan de la présidence sortante, les propositions émises par la commission de réflexion ayant travaillé cette semaine à Tigzirt. Les travaux qui ont occupé, toute la journée et la nuit de jeudi, ont débuté par une minute de silence, à la mémoire de toutes les victimes du printemps noir et par l'écoute de l'hymne national, version Matoub Lounès. Puis le père de la victime de Bouzeguène: Raâb Slimane, assassiné par la gendarmerie de Bouzeguène, a prononcé quelques mots pour souhaiter la bienvenue aux délégations présentes. La présidence tournante sortante, la délégation des Ouadhias a présenté son bilan. Il a été aussi souligné que «les Ouadhias ont eu à gérer la Cadc, dans un moment plus que difficile: par l'occupation des URS au siège de wilaya, les arrestations massives, les marches interdites, la reprise des émeutes ayant engendré de nouvelles victimes et l'entrée en clandestinité» de quelques animateurs de la Cadc. La délégation des Ouadhias a tenu, par ailleurs, à souligner que «le conclave extraordinaire des Ouadhias, le 2 avril et celui, d'Idjeur, le 9 avril ont brisé le mur de la clandestinité». Comme il a été rappelé que «la même démarche a été poursuivie par la réunion de Seddouk». On a passé ensuite en revue des actions entrant dans la commémoration de l'assassinat du jeune lycéen de Beni Douala, Guerrmah Massinissa. Le délégué de Béni Douala s'était déclaré satisfait de la manifestation. Celui de Tigzirt dira tous ses espoirs de voir «la liste noire, ouverte par l'assassinat de Guermah Massinissa, se clore avec l'assassinat de Djamel Tounsi (Djino) et souhaite que plus jamais le sang des jeunes ne coulera!». Les représentants de Tizi Ouzou ont fait remarquer à la plénière «leur absence à au moins 4 conclaves», liant cela à la situation que traverse la région.