Mme Alloul estime qu'il est indispensable de mettre en place un plan national à même de parer aux carences en la matière. De la communication institutionnelle en Algérie, parlons-en. Où en est-on actuellement? «Les choses sont à l'arrêt.» Tel est l'avis de Malika Alloul, experte en communication. Elle le dit sans détour: «Les institutions en Algérie souffrent d'un manque flagrant en la matière. On ne communique pas.» S'exprimant, hier, lors d'une conférence organisée à Alger, Mme Alloul estime que «les maux qui frappent l'Algérie actuellement sont tous dus aux multiples défaillances de la communication». Pour évidente qu'elle soit, cette réalité, on ne peu plus amère, ne cesse de préoccuper plus d'un. «La communication est la dernière des choses à laquelle pensent nos responsables», indique cette experte. Ce problème est perceptible, non seulement au niveau des institutions de l'Etat, mais également au niveau de plusieurs entreprises. Pourtant, la communication est considérée comme le pilier principal sur lequel repose l'expansion et le développement de toute entreprise, quel que soit son champ d'activité. D'autant plus que l'Algérie a opté pour une économie de marché. «En Algérie, les chargés de la communication sont réduits au rôle de simples agents chargés d'envoyer des fax aux différents organes de presse, les priant d'assurer la couverture de tel ou tel autre événement. Alors que leur rôle est de répandre l'information et éviter la gestion opaque de l'entreprise», constate Mme Alloul. Ce constat ne reflète, en somme que la dure réalité vécue au quotidien en Algérie, à commencer par les professionnels de l'information, les journalistes. Ces derniers, censés être le trait d'union entre le citoyen et les pouvoirs publics, peinent à avoir la moindre information. Les institutions de l'Etat, à quelque exception près, refusent de fournir les éléments nécessaires à même de permettre au journaliste de transmettre convenablement le message à son lecteur. Cela n'est pas sans avoir des répercussions, parfois dramatiques. Pour Malika Alloul, cette situation conduit souvent à la naissance et à la propagation de la rumeur. «Ce qui veut dire qu'on invente l'information, et il n'y a pas pire danger», déclare cette experte en communication. La conférencière croit, en outre, dur comme fer que tous les phénomènes dont pâtit l'Algérie sont dus au manque de communication. Elle cite en ce sens, les fléaux du terrorisme et de l'immigration clandestine. Mais, n'est-ce pas que ces deux phénomènes sont, à en croire les observateurs, le fruit vénéneux de la mauvaise gestion constatée à tous les niveaux? Laquelle gestion, faite dans l'opacité, est souvent la source de la corruption et de la bureaucratie. Malika Alloul, qui affirme croire en cette option, estime, néanmoins, que la corruption aussi bien que la bureaucratie sont dues au manque de communication.