Ils subiront des cycles de formation pour mieux cerner le domaine de l'astronomie. Il ne s'agit ni d'un poisson d'avril ni d'une plaisanterie. Le ministère des Affaires religieuses pense sérieusement à former certains imams dans le domaine de l'astronomie. C'est véritablement une louable initiative, mais encore faut-il les former dans d'autres domaines encore. Ainsi, les imams doivent suivre un cycle de formation dans le domaine de l'astronomie. La formation touchera les membres de la commission d'observation de la lune pour définir l'apparition de l'astre en vue de fixer notamment le début et la fin des fêtes religieuses. C'est ce qu'ont conclu, mercredi dernier, à Constantine, les participants aux travaux de la journée d'étude sur le thème «l'observation de la lune du point de vue de la charia et de la science». La commission a regroupé plusieurs représentants du secteur des affaires religieuses venus de 15 wilayas de l'est du pays. Des mesures plus concrètes seront prises dans ce domaine afin d'obtenir des résultats plus fiables. Une rencontre nationale, ayant le même thème, sera ainsi organisée dans les mois à venir pour renforcer ce secteur, selon les représentants de cette rencontre. Dans cette optique, «les astronomes et les commissions de l'observation de la lune doivent être dotés de moyens nécessaires pour l'accomplissement de leurs missions», ont estimé les participants. Et d'ajouter: «Cela permettra de donner des résultats fiables qui doivent être respectés de tous.» Par ailleurs, les représentants ont soulevé plusieurs problèmes dont celui de l'activité de la Commission d'observation de la lune qui demeure minime. «L'activité devrait être plus dynamique de façon à lui permettre de donner des comptes rendus mensuels et non plus se limiter à des occasions religieuses. Maintenant elle doit toucher plusieurs domaines et être plus active sur les autres thèmes de tous les jours», a-t-il souhaité. De son côté, le Dr Noureddine Seghiri, de l'université Emir Abdelkader des sciences islamiques, a présenté une communication dans laquelle il a relevé que «les avis religieux et scientifiques peuvent très bien coexister dans l'observation de l'apparition de la lune». Cela explique, selon lui, que «rien n'interdit de mettre la technologie au service de la foi et de l'Islam. C'est une religion qui accorde une place de choix à la science et préconise au docteur de la foi d'être au diapason des connaissances de son époque.» S'exprimant sur les controverses qui divisent les musulmans dans le monde, pour ce qui est de l'observation de la lune à la veille de chaque Ramadhan, le Dr Djamel Mimouni, professeur de physique à l'université Mentouri de Constantine, et président de l'association Sirius d'astronomie, a fait remarquer que «ce différend suranné n'a désormais plus sa raison d'être au regard des moyens fiables d'observations scientifiques qui existent aujourd'hui». «Il est inconséquent de continuer de s'appuyer sur des observations à l'oeil nu de profanes n'ayant aucune connaissance astrologique pour déterminer le début d'un mois aussi important», a relevé le Dr Mimouni. Le directeur des affaires religieuses et des wakfs de la wilaya de Constantine, structure organisatrice de cette rencontre, a précisé, pour sa part, que cette journée d'étude contribue à «dynamiser les commissions de wilaya d'observation de la lune. C'est un sujet d'une grande importance au vu de ses implications religieuses et sociales.»