Depuis le début de l'année en cours, 96 kg de résine de cannabis ont été saisis. Par les chiffres, Annaba se place au 3° rang en matière de saisies, consommation, détention et trafic de drogue et de psychotropes, avec en prime, l'introduction de drogues dures telle que la cocaïne. Selon la Gendarmerie nationale, depuis le début de l'année en cours, 96kg de résine de cannabis ont été saisis, soit une augmentation de 800% par rapport à l'année 2007 où seulement 12kg de cette substance ont été interceptés. Durant le mois de mars passé, ce sont pas moins de 30kg de cannabis qui ont été découverts sur une plage à Chetaïbi, localité située à 70km au nord-ouest du chef-lieu de wilaya. Récemment, deux individus ont été arrêtés en plein centre- ville «trimballant» avec eux une dizaine de kg de kif. Il ne s'agit là que de la partie visible de l'iceberg. Les trafiquants, usant de moyens et de procédés à même de tromper la vigilance des services de sécurité, arrivent à leurs fins et font passer leur poison pour le revendre au prix fort. Dans les quartiers populaires et même huppés, on continue à se shooter et à planer pour oublier un quotidien des plus misérables. Ce sont surtout les jeunes qui sont touchés par ce phénomène qui tend à s'inscrire dans la durée. Le désoeuvrement, le chômage, la misère, la paupérisation de pans entiers de la société, les horizons bouchés et l'avenir incertain favorisent l'apparition et le développement de ce phénomène dans les milieux jeunes. C'est le bonheur assuré à prix réduit. On se passe le joint et on se met à rêver de «harga» et de réussite de l'autre côté de la Méditerranée. Les rondes de nuit de la brigade mobile de la police judiciaire (Bmpj) et de la Gendarmerie nationale, les arrestations opérées et les lourdes peines infligées aux consommateurs et aux dealers n'y font rien. Les descentes effectuées récemment par les services de la police et de la gendarmerie dans différentes localités, El Bouni, Berrahal, Boukhadra et autres lieux extra-muros, ont bien permis l'arrestation de 19 individus pour différents délits, entre autres, la possession de drogue. Les «gros fournisseurs», eux, courent toujours. Le petit dealer du quartier, connu des seuls «initiés» et qui a été arrêté, sera très vite remplacé. La chaîne infernale se reconstitue. Vente en «gros», en détail, petit consommateur, jeune nouveau -venu et le cercle s'agrandit jusqu'à toucher des institutions jusque-là à l'abri. Les adolescents et des lycéens sont les plus visés. Dernièrement, une journée de sensibilisation sur les dangers de la drogue a été organisée conjointement par la Gendarmerie nationale, la direction de l'éducation de la wilaya et l'Office national de lutte contre la drogue et les toxicomanies. De nombreux lycéens ont assisté aux différentes interventions de responsables et de jeunes et sont repartis plus ou moins armés contre ce phénomène qui fait des ravages. Cependant, il faut reconnaître que ce type de manifestation ainsi que les moyens de répression mis en oeuvre ne peuvent, à eux seuls, soustraire la jeunesse à ce terrible fléau. Il faudrait d'autres actions en amont. Celles-ci devraient prendre en charge le chômage dramatique qui touche près de 30% de la population active et qui est l'un des facteurs-pourvoyeurs de la toxicomanie.