L'aboutissement de ce processus, au début des années 90, n'a pas été de tout repos pour la diplomatie algérienne. Hier, en fin de journée, au sein de l'imposant musée des sciences de Valence (sud-est de l'Espagne), le ministre des AE Abdelaziz Belkhadem, ses homologues de l'UE et le commissaire européen chargé des affaires extérieures, Chris Patten, ont procédé à la signature de l'accord d'association entre l'Algérie et l'UE. Le Président Bouteflika a assisté aux côtés du chef du gouvernement d'Espagne à la cérémonie de signature. Dans son allocution, le Président de la République a souhaité que la conclusion de cet accord «induise la dynamique nécessaire pour l'accroissement substantiel de l'investissement européen direct, qui ne fera que conforter une relation commerciale privilégiée à laquelle le volet énergétique confère depuis des années une dimension stratégique». Paraphé le 19 décembre 2001 à Bruxelles en présence du chef d'Etat, ce partenariat fournira un cadre légal au développement des relations économiques et politiques. Un nouvel élan est ainsi donné en faveur de la concrétisation des objectifs tracés par les deux partenaires. A l'instar de la quasi-totalité des pays du Sud de la Méditerranée, l'Algérie a engagé un processus de démantèlement tarifaire et d'établissement progressif d'une zone de libre-échange à l'horizon 2012. Il faut rappeler que l'Algérie a engagé des discussions avec la troïka au début des années 90. Après cela, plus de 18 rounds de négociations ont eu lieu pour aboutir à la concrétisation de l'accord. Cependant, ces négociations ont été interrompues entre 1993 et 1996 pour des raisons d'ordre sécuritaire. Cela étant, la reprise des négociations n'a pas été de tout repos dans la mesure où l'UE a conditionné l'avancée des pourparlers par l'amélioration de la situation des droits de l'Homme. On se rappelle que durant la période 97-98, des ONG, des délégations et des panels de représentants de l'UE ont défilé à Alger pour l'observance des droits de l'Homme. Après quoi, les négociations ont repris de plus belle à la suite de l'accalmie enregistrée depuis l'année 2000 sur le plan sécuritaire. Sacrifiant aux règles édictées par l'UE, l'Algérie a consenti, cette fois-ci, une autre concession sur le plan économique. Un démantèlement tarifaire, d'ailleurs très contesté à l'intérieur, la réforme fiscale et bancaire, l'amorce de la remise à niveau des entreprises, ont été les grands engagements pris par l'Algérie pour aboutir à la conclusion qui vient d'être concrétisée. Notons, enfin, que la signature de l'accord, hier, est intervenue en marge des travaux de la cinquième conférence ministérielle euroméditerranéenne. Cette rencontre a regroupé les 27 pays signataires de la Déclaration de Barcelone ainsi que quelque 2.400 journalistes et photographes venus couvrir «le plus grand sommet politique de l'histoire de Valence».