«Notre stratégie actuelle est de s'installer dans les pays émergents.» La technologie se met au service de l'environnement, au moment où le respect de ce dernier est devenu une condition incontournable pour la survie de l'homme. Un entrepreneur algérien a trouvé une riposte à l'utilisation des énergies non renouvelables qui sont à la fois périssables et source de nombreux soucis environnementaux. Mokhefi Sidali, président-directeur général d'Edielec, se propose de réduire cette dépendance aux énergies polluantes, par l'utilisation de lampadaires éoliens, susceptibles de produire de l'énergie électrique, respectueuse de la nature et à moindre coût. «C'est un vrai changement», dira le concepteur. C'est le tout premier système d'éclairage public fonctionnant de façon autonome et fiable, à partir d'énergies renouvelables, sans aucune consommation d'énergie fossile, fournissant un éclairage à zéro coût. «Le projet Edielec est né d'un constat simple. Selon les prévisions des experts, il faudra tenir compte d'une pénurie à plus ou moins court terme, de ressources énergétiques utilisées habituellement comme le charbon, le pétrole ou le gaz naturel», a affirmé l'invité de L'Expression. Le premier objectif de cette entreprise était de créer un produit autonome, capable de répondre aux besoins et contraintes du domaine de l'éclairage public. Les lampadaires éoliens sont faits à base d'énergie propre et renouvelable. Pour ce qui est du choix du vent, M.Mokhefi dira qu'il «s'est vite imposé, puisque la répartition du soleil sur l'ensemble de l'année est inférieure à celle du vent». L'éclairage public représente la grande part de consommation électrique pour le budget des communes, d'où le choix de la technologie éolienne qui propose une plus grande consommation électrique, à moindre frais. Le système actuel en matière d'éclairage est, selon le patron de l'Edilec, «énergivore». Malgré les quelques évolutions, ces dernières années, l'équipement en éclairage des villes n'est pas toujours adapté aux besoins des usagers. L'entreprise propose une source lumineuse des réverbères, par une matrice de 42 Leds procurant une efficacité lumineuse de 57 lumens/W. Ces Leds sont orientés de façon à éclairer avec plus de précision une surface de 25mX6m, a expliqué M.Mokhefi. Le principe des réverbères éoliens qui produisent un meilleur éclairage consiste en la pose d'un aérogénérateur optimisé pour les différents régimes de vent et capable de résister aux conditions météorologiques extrêmes. La turbine de cet aérogénérateur, aidée par le vent, même par une simple brise, produit de l'électricité qui est emmagasinée dans des batteries qui, à leur tour, restituent, de manière autonome, cette électricité, la nuit pour éclairer les routes, villages, balises, relais, zones dangereuses et même des bateaux de pêche. Ce système d'éclairage est déjà utilisé dans les pays occidentaux. La technologie proposée par Edielec est fournie en association avec la société française Windeco, installée à Dubaï. «Notre stratégie actuelle est de s'installer dans les pays émergents. Nous avons une usine à Dubaï et en Inde et avons choisi de venir en installer une nouvelle, en Algérie, pour fournir à la fois le marché maghrébin et africain», explique Mokhefi Sidali. «La société projette de vendre, dans un premier temps, les réverbères puis de construire une usine de production d'énergie renouvelable et de ce fait, créer de l'emploi», a-t-il affirmé. Certaines de nos villes et villages manquent de luminosité nocturne. Les lampadaires éoliens peuvent se présenter comme la solution adéquate pour éclairer tous les recoins, même les autoroutes. Interrogé sur les contacts que l'entreprise a établis, M.Mokhefi dira que «nous attendons la réponse des ministères de l'Energie et de l'Environnement que nous avons saisis par courrier. Pour l'heure, certains présidents d'APC et Sonelgaz ont montré un intérêt pour notre produit révolutionnaire». Dans le même ordre d'idées, une opération sera bientôt lancée dans la commune d'El Biar.