C'est la conclusion d'une semaine au cours de laquelle l'Irak a repris une place prépondérante dans l'actualité américaine. Il devrait y avoir encore au moins 100.000 soldats américains en Irak à la fin de l'année et si un président mène les Etats-Unis à la fin de la guerre, cela ne sera pas celui qui l'a déclarée, George W.Bush, mais celui ou celle qui lui succèdera. C'est la conclusion d'une semaine au cours de laquelle l'Irak a repris dans l'actualité américaine, après plus de cinq années de guerre, une grande part de la place cédée récemment à la peur de la récession économique. Les décisions annoncées par M.Bush et les longues auditions des responsables militaire et civil en Irak qui ont servi de prélude n'ont surpris personne, tant le président y avait préparé des Américains toujours majoritairement opposés à la guerre. Elles ont donné lieu à la confrontation désormais familière sur le sujet: cette guerre en vaut-elle la peine et quand prendra-t-elle fin? Cette question est l'une des grandes querelles de la campagne présidentielle. ´´Si cette guerre est difficile, elle n'est pas sans fin´´, a assuré M.Bush. Mais sa décision de geler la réduction des effectifs après juillet et le rapatriement de cinq brigades de combat, signifie qu'il devrait rester environ 140.000 soldats en Irak à l'automne, quelques mois avant qu'il ne quitte la Maison-Blanche. Le commandant américain en Irak, le général David Petraeus, aura ´´tout le temps dont il a besoin´´ pour juger des possibilités de nouveaux retraits après une période de ´´consolidation´´ et ´´d'évaluation´´. Dans un entretien accordé à la chaîne ABC, M.Bush n'a pas exclu qu'il reste 140.000 soldats en Irak quand il partira en janvier 2009. Il a dit espérer le rapatriement d'autres brigades. Mais il a refusé d'envisager qu'il n'y ait plus que 100.000 soldats américains en Irak en janvier 2009. Il a expliqué ne pas vouloir ´´susciter des attentes´´ qui seraient déçues. Il y a actuellement environ 158.000 soldats américains en Irak. M.Bush a assuré que ´´les perspectives de succès´´ en Irak étaient ´´ravivées´´ et que ce n'était pas le moment de relâcher l'effort parce que les progrès accomplis sont fragiles. M.Bush paraît désormais soucieux de laisser l'Irak dans le meilleur état possible au prochain président. ´´N'importe quel président veut veiller à ce qu'il y ait un cadre, une structure en place pour le prochain président, quel que soit son parti, pour qu'il puisse traiter les questions de sécurité nationale auxquelles (il) fera face´´, a-t-il dit à ABC. Il a aussi assuré que la présidentielle n'aurait aucune influence sur sa décision de rappeler ou non davantage de soldats. Les 45 jours ´´d'évaluation´´ préconisés par le général Petraeus mènent tout près de l'élection, et l'annonce de nouveaux retraits pourrait servir le candidat républicain. Mais M.Bush a maintenu qu'il se déterminerait en fonction du jugement de ses commandants et non en fonction des intérêts électoraux. Le général Petraeus s'est, cependant, obstinément gardé de dire quelles conditions permettraient davantage de retraits. D'innombrables inconnues rendent les prédictions aléatoires: l'évolution de la violence, la persistance de tribus sunnites dans le combat aux côtés des Américains, l'attitude du chef radical chiite Moqtada Sadr, le déroulement d'élections provinciales en octobre, mais aussi les pressions sur les effectifs de l'armée alors que M.Bush a promis davantage de troupes en Afghanistan. ´´Pendant des années, le débat sur l'engagement américain en Irak a été centré sur combien de temps les forces américaines resteraient en Irak et à quel prix´´, dit l'expert Greg Bruno, mais pour le général Petraeus et l'ambassadeur américain à Baghdad, ´´la réponse, en avril 2008, n'est pas plus claire qu'il y a cinq ans, quand a commencé l'entreprise de guerre conduite par les Etats-Unis´´.