Le risque est d'autant plus grave sachant que le nord du pays est une zone à haute sismicité. Le secteur des assurances demeure un espace méconnu des Algériens. Seules quelque 250.000 bâtisses sur 7 millions que compte le parc immobilier national sont assurées. «Plus de 95% des logements ne sont pas assurés» a affirmé hier, Abdelmalek Belaribi, cadre dirigeant à la Société algérienne des assurances(SAA), lors de son passage au forum de la radio El-Bahdja. «Que représentent 1400DA contre l'assurance d'un F4 à Alger?» s'indigne le chef de division marketing au sein de la SAA. A cet effet, la SAA a organisé des campagnes d'information et de sensibilisation et des portes ouvertes sur le secteur des assurances à travers le territoire national. Le résultat reste toujours le même! Où réside la défaillance? Selon M.Belaribi, la faiblesse est dans la culture des clients. «L'assurance chez nous est connue seulement par l'assurance automobile», a-t-il déclaré. Des efforts énormes ont été fournis de la part des assureurs; selon le représentant de la SAA, le réseau évolue de plus en plus. Son chiffre d'affaires passe de 46 milliards de DA en 2006 à 53 milliards en 2007. Il est prouvé que le nord de l'Algérie est scientifiquement une zone sismique. Alors, si une catastrophe naturelle se produit, elle frappera plus de 95% des logements. En application de l'arrêté d'août 2007 fixant les produits d'assurances, tous les propriétaires de logement ou d'habitation doivent assurer leurs biens auprès des compagnies d'assurances de leur choix. Dans ce sens, une campagne médiatique publicitaire sur l'obligation d'assurance est nécessaire pour sensibiliser le citoyen. Pour ce faire, les moyens ne manquent pourtant pas aux compagnies d'assurance qui foisonnent, a-t-il souligné. La signature d'un protocole d'accord entre la Société nationale d'assurance (SAA) et le groupe français Macif (Mutuelle assurance des commerçants et industriels de France et des cadres et salariés de l'industrie et du commerce) a été un choix. Le groupe Macif, selon l'invité de la Radio, possède une expérience inestimable en la matière. Ce nouvel accord de partenariat «va, d'un côté, faciliter l'implantation des investisseurs français en Algérie et de l'autre, autoriser la modernisation du secteur des assurances dans notre pays qui reste un marché prometteur, de l'avis même des compagnies françaises d'assurance», a-t-il affirmé. Les Français mettront à la disposition de la SAA leur savoir-faire pour le développement de nouveaux produits absents sur le marché comme l'assurance-vie, l'assurance-santé et l'assurance-dommages qui vont être inscrites incessamment parmi les produits de la SAA. Le représentant de la compagnie s'est longuement étalé sur les banques assurances. Le but étant, notamment d'améliorer le taux de couverture du marché des assurances, estimé actuellement à 1200 agences, à travers le pays et d'intéresser la clientèle des banques. Par ailleurs, M.Belaribi a insisté sur la collaboration entre les assurances et les banques pour leur intégration financière. Pour lui, la distribution des produits d'assurances par les banques et les établissements financiers, contribuera à l'intégration financière entre le secteur bancaire et celui des assurances. Il est utile d'indiquer que le processus d'ouverture du secteur des assurances aux groupes étrangers s'accélère. Plusieurs assureurs étrangers s'intéressent au marché algérien des assurances, peu développé. Ce marché compte seulement 49 milliards de dinars de chiffre d'affaires en 2007. Les compagnies françaises AXA, Groupama et AGF comptent s'installer en Algérie dans les prochains mois. Le groupe Macif a opté pour un partenariat stratégique avec la SAA avec comme objectif la création de filiales dans les différentes branches de l'assurance. «Ces filiales pourront être opérationnelles en Algérie ou dans d'autres pays» a-t-il conclu lors de son passage à la radio.