«Si la Déclaration des droits de l'homme a été écrite pour les Noirs d'Afrique équatoriale, alors de quel droit allez-vous leur imposer les échanges, les trafics? Je répète qu'il y a pour les races supérieures un droit parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le droit de civiliser les races inférieures...». Jules Ferry Discussion au Sénat Voilà qui est limpide, Jules Ferry, le père de l'Ecole Républicaine en France et colonialiste devant l'Eternel pense de bon droit que les droits de l'homme dont son pays se fait le chantre, ne sont pas valables dans les colonies. Arrêtons-nous un instant sur ce monopole de l'Occident qui se veut être le seul détenteur des valeurs et du sens. Si on se rapporte à l'Encyclopédie Wikipédia, nous lisons: Les droits de l'homme sont un concept selon lequel tout être humain possède des droits universels, la Perse marque parfois l'origine du concept des droits de l'homme au VIe siècle av. J.-C., sous le règne de Cyrus le Grand. Après sa conquête de Babylone en -539, le roi fit exécuter le cylindre de Cyrus, découvert en 1879. Ce document est parfois mentionné comme la «première charte des droits de l'homme». En 1971, l'ONU l'a traduit dans toutes ses langues officielles. Le cylindre décrète les thèmes normaux de la règle persane: tolérance religieuse, abolition de l'esclavage, liberté de choix de profession et expansion d'empire. On peut, en fait, le resituer dans une tradition mésopotamienne présentant l'idéal du roi juste, dont le premier exemple connu est celui du roi Urukagina de Lagash, ayant régné au XXIVe siècle av. J.-C., et dont un des autres illustres représentants est Hammurabi de Babylone, avec son fameux code datant du XVIIIe siècle av. J.-C..L'inscription de Cyrus présente pourtant quelques caractères novateurs, notamment sur les décisions concernant la religion. Un événement marquant dans cette évolution a été la Magna Carta qui date de 1215. Elle est considérée dans le monde anglo-saxon comme la base du concept actuel de droit de l'homme. Pendant le XVIe siècle, en Occident, la découverte des peuples indigènes de l'Amérique par les Européens et les premières pratiques de déportation d'Africains vers le ´´Nouveau Monde´´ sont à l'origine de l'activisme pour les droits humains de Bartolomé de Las Casas.(1) Déjà, il y a cinq siècles de cela, au tout début de l'aventure coloniale européenne, il s'est trouvé des hommes pour défendre les droits de l'homme bien avant que ce terme ne soit galvaudé. Ainsi, au nom de l'humanité et faisant suite au génocide perpétré par les Espagnols qui sont allés piller, au nom du roi et de l'Eglise, des peuples qui détenaient un haut degré de civilisation, Bartholomé de Las Casas, défendit l'égale dignité et l'unité du genre humain dans son Apologetica historia de las Indias, écrite entre 1555 et 1559. Il participa à la fameuse controverse de Valladolid; il s'agissait pour les gens d'Eglise de décider si les peuples vaincus (Indiens et autres colonisés) avaient une âme. C'est dire si nous revenons de loin...On s'étonne ensuite des atrocités commises par Hitler quand on sait que le travail de préparation des «consciences» fut l'oeuvre des Renan et autre Ferry, chantres de la supériorité de la race blanche. La première déclaration des droits de l'homme de l'époque moderne est celle de l'Etat de Virginie (Etats-Unis), écrite par George Mason et adoptée par la Convention de Virginie le 12 juin 1776 (appelée en anglais le Bill of Rights américain). Elle a été largement copiée par Thomas Jefferson pour la déclaration des droits de l'homme inclue dans la Déclaration d'Indépendance des Etats-Unis (4 juillet 1776), par les autres colonies pour la rédaction de leurs déclarations des droits de l'homme, et par l'Assemblée française pour la Déclaration française des Droits de l'homme et du citoyen, ainsi qu'elle aura inspiré largement la Déclaration universelle des Droits de l'Homme votée par l'ONU en 1948. Les droits de l'homme sont parfois présentés, à juste titre, comme une invention occidentale moderne. Bien que des proclamations similaires existent en fait en d'autres lieux et d'autres époques, elles sont simplement plus mal connues, comme la Charte du Manden dans l'actuel Mali. En outre, ils sont parfois utilisés comme un moyen de pression des pays dits «occidentaux» sur d'autres pays du monde. Certains y voient même une arme idéologique de destruction culturelle et religieuse, et d'asservissement économique des autres nations. Ainsi, le principe d'universalité des droits de l'homme est parfois contesté par certains pays. Les pays occidentaux sont accusés de vouloir relancer indirectement une politique colonialiste, remodelant le monde à l'image qu'ils souhaitent donner d'eux-mêmes. Selon Robert Badinter, la perte de crédibilité vient de ceux qui proclament les droits de l'homme sans les respecter. Pourquoi RSF? Lors du passage de la flamme olympique à Paris, l'hystérie entretenue fut au rendez-vous. Voilà des Tibétains pas plus ou pas moins colonisés que d'autres et qui font l'objet de toutes les sollicitudes le temps d'une campagne de déstabilisation de la Chine. Comment, à titre d'exemple, donner crédit à Reporters sans frontières (RSF) qui s'est permis d'accrocher une banderole avec les 5 anneaux olympiques sous forme de menottes. RSF se prétend être neutre et défendre la liberté des journalistes au départ, par la suite, ce fut les opprimés. Pourtant, des opprimés, il en est qui meurent en temps réel tous les jours, je veux parler des Palestiniens, sous l'indifférence et le silence assourdissant des RSF pour qui les droits de l'Homme ne concernent pas tous les hommes. A l'occasion de la venue du premier ministre Shimon Peres président d'un Etat raciste, qu'a fait RSF? Rien. Le mystère n'en est pas un si on sait pour qui «roule» cette organisation. Diana Barahona et Jeb Sprague ont montré que RSF est financé par des «prêts» non-remboursés de la NED/CIA association paravent du département d'Etat américain. Dès lors, on comprend mieux que l'association consacre l'essentiel de son activité à des campagnes de diffamation contre les adversaires de Washington à Cuba, en Haïti ou au Venezuela. C'est celui qui paie l'accordéoniste qui choisit la chanson. Recevant indirectement ses consignes du département d'Etat, RSF a diabolisé des gouvernements que les Etats-Unis désiraient renverser, comme ceux de Cuba, du Venezuela et d'Haïti, tout en minimisant les atteintes aux droits de l'homme perpétrés par des alliés stratégiques des Etats-Unis comme le Mexique et la Colombie.(2). Uri Averny, journaliste israélien, a démonté cette mécanique des médias. «Les médias du monde, écrit-il, versent des larmes pour le peuple tibétain, dont le pays est volé par des colons chinois. Qui se préoccupe des Palestiniens, dont la terre est confisquée par nos colons? ´´ Hé! Hors du Tibet!´´ s'exclame le choeur international, ´´Mais pas de Tchétchénie! Pas du Pays basque! Et certainement pas de Palestine!´´ Et ça, ce n'est pas une blague. Comme tout un chacun, je soutiens le droit du peuple tibétain à l'indépendance, ou au moins à l'autonomie. Comme tout le monde, je condamne les exactions que le gouvernement chinois y commet. Mais contrairement aux autres, je ne suis pas prêt à me joindre aux manifestations. Pourquoi? Parce que j'ai le sentiment désagréable qu'on me soumet à un lavage de cerveau, que tout cela est de l'hypocrisie. Un peu de manipulation ne me dérange pas. Après tout, ce n'est pas par hasard que les révoltes ont commencé au Tibet la veille des Jeux olympiques à Pékin. C'est très bien. Un peuple qui se bat pour sa liberté a le droit d'utiliser chaque occasion qui se présente et qui peut servir son combat».(3). «Mais les Kurdes de Turquie, d'Irak, d'Iran et de Syrie n'ont-ils pas les mêmes droits? Et les habitants du Sahara occidental, dont le territoire est occupé par le Maroc? Et les Basques en Espagne? Et les Corses au large des côtes de France? La liste est longue. Pourquoi les médias du monde adoptent-ils telle lutte d'indépendance, mais ignorent souvent cyniquement telle autre? Quand la Chine construit un chemin de fer jusqu'à la capitale tibétaine sur des milliers de kilomètres inhospitaliers, l'Occident n'admire pas la prouesse technique, mais voit (très justement) un monstre de fer qui apporte des centaines de milliers de colons chinois Han dans le territoire occupé. Et bien sûr, la Chine est un pouvoir émergent, dont les réussites économiques menacent l'hégémonie américaine sur le monde. Une grande partie de la fragile économie américaine appartient déjà directement ou indirectement à la Chine. L'énorme empire américain est en train de s'enfoncer désespérément dans la dette, et la Chine pourrait bientôt être son plus gros prêteur. L'industrie manufacturière américaine est en train de se déplacer vers la Chine, emportant des milliers d'emplois avec elle».(3) Dans la compétition pour obtenir la sympathie du monde médiatique, les Palestiniens n'ont pas de chance. Selon les critères objectifs, ils ont le droit de demander une pleine indépendance, exactement comme les Tibétains. Ils habitent un territoire défini, ils sont une nation spécifique, une frontière claire existe entre eux et Israël. Il faut vraiment avoir un esprit tordu pour nier ces faits. Mais les Palestiniens souffrent de plusieurs coups du sort cruels: le peuple qui les opprime revendique lui-même la couronne de victime suprême. Le monde entier a de la sympathie pour les Israéliens parce que les Juifs furent les victimes du plus horrible crime du monde occidental. Cela crée une situation étrange: l'oppresseur est plus populaire que la victime. Celui qui soutient les Palestiniens est automatiquement suspecté d'antisémitisme et de négationnisme. De plus, la grande majorité des Palestiniens sont musulmans (personne ne prête attention aux Palestiniens chrétiens). Comme l'Islam suscite la crainte et l'aversion en Occident, la lutte palestinienne est automatiquement devenue une partie de cette menace sinistre et diffuse, le ´´terrorisme international´´.(3) C'est à se demander, dans le même ordre d'idée pourquoi dans la politique migratoire qui se dessine à l'échelle de la Commission européenne, il n'y ait pas une Directive imposant l'ADN pour les damnés de la Terre qui frapperaient en vain à la porte du «supermarché»? Citons aussi, le dispositif de surveillance aérien et enfin les zones de rétention, entendons par-là, le parcage des épaves humaines coincées pour délit de faciès. Ceci ressemble à s'y méprendre aux méthodes utilisées par le passé pour «divertir les Français frappés de morosité après la débâcle de 1871», je veux parler des zoos humains mis en place à la fin du XIXe siècle par Geoffroy de Saint Hilaire. Michel Rocard martelait que «la France ne pouvait accueillir toute la misère du monde». Nous sommes d'accord avec lui, sauf que cette misère n'est pas tombée du ciel, elle a une histoire qui s'appelle la colonisation et qui, à bien des égards, ne fut pas une oeuvre positive. «Voir l'Occident parler des droits de l'homme, est-il rapporté sur le site "afrikara" c'est comme si Napoléon était subitement pris de passion pour les Noirs ou encore comme voir les nazis déclarer leur amour aux Noirs ou aux Tsiganes. Deux raisons au moins prouvent que l'on est dans une pure agitation dans laquelle la condescendance occidentale prend un sacré coup et tous les moyens sont bons pour sauver la face. Tout ce qu'il reste à l'0ccident face à la puissance chinoise est la gesticulation sur les droits de l'homme et se servir du Tibet pour essayer de déstabiliser la Chine. Entretenir le mythe illusionniste des droits de l'Homme. Cette gesticulation a pour autre effet d'entretenir une illusion hautement dangereuse pour les peuples qui ont la faiblesse de croire aux discours et bons sentiments des respects de droits de l'Homme tels que les Occidentaux les clament. Or, toute l'histoire des Occidentaux est parsemée des faits qui prouvent que, lorsqu'ils parlent des droits, ils ne pensent qu'à eux et ce qui, chez les autres, constituent leurs intérêts». Illusion «Une illustration parfaite de cette supercherie savamment orchestrée est bien décryptable dans ce qu'on a universellement et très abusivement appelé le siècle des lumières. Car si lumières il y a eu, elles ont servi à illuminer l'obscurantisme sauvage et barbare dans lequel vivait l'Occident, en proie à des guerres séculaires. L'illusion a servi par le passé et continue à servir aujourd'hui à l'0ccident d'exporter sa barbarie ailleurs en allant ensauvager d'autres peuples tout en se parant du bouclier des droits de l'Homme, lorsqu'il ne crée pas les conditions pour exporter la violence dans d'autres contrées. C'est cette idéologie issue de cette orgie négrophobe qualifiée de siècle de lumières qui a bien décomplexé Jules Ferry qui, porté par la frénésie, affirmait, ´´La déclaration des droits de l'homme n'avait pas été écrite pour les Noirs de l'Afrique équatoriale´´».(4) En conclusion, ´´Là où les hommes sont frères, les armes sont inutiles,´´ disait la Sagesse égyptienne. Voilà une nation qui fut envahie maintes fois mais qui s'en est accomodé: cela n'empêcha pas le rayonnement culturel de la plus longue civilisation de l'histoire. Le monde est aujourd'hui conscient que l'Occident n'a jamais défendu les droits de l'Homme quand il s'agit d'autres peuples, mais bel et bien de ce qu'il considère être ses intérêts. ´´Civilisation, civilisation, orgueil des Européens, et leur charnier d'innocents (...) Tu bâtis ton orgueil sur des cadavres (...) ´´ ainsi le rappelait René Maran. Parce que les droits de l'Homme sont indivisibles, il faut aussi parler les droits économiques, sociaux et culturels. Le premier des Droits de l'Homme est de manger à sa faim. On apprend que la famine guette. Parmi les défis qui attendent l'ONU figure aussi le durcissement de crises locales causé par des ´´émeutes de la faim´´, comme celles qui ont secoué l'Egypte, la Mauritanie, le Mexique, le Maroc, la Bolivie, le Pakistan, l'Indonésie, la Malaisie...Pour chaque augmentation de 1% du prix des denrées de base, 16 millions de personnes supplémentaires sont plongées dans l'insécurité alimentaire. Cela ´´signifie que 1,2 milliard d'êtres humains pourraient avoir chroniquement faim d'ici à 2025; 600 millions de plus que précédemment anticipé´´. C'est dire si en définitive la cause des droits de l'Homme, de tous les Hommes, est très mal défendue. (*) Ecole nationale polytechnique 1.Les droits de l'Homme: Encyclopédie Wikipédia 2.Diana Barahona, Jeb Sprague: Le financement de Reporters sans frontières par la NED/CIA Reseau Voltaire 7 aout 2006 3.Uri Avnery:Pourquoi le Tibet? ´´Pas vous! Vous!!!´´504 2008 http://www.france-palestine.org 4.http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=1527