Pour capitaliser ces ressources, universitaires et experts, il est nécessaire de développer la concertation et l'écoute. Après les associations et les zaouias, c'est au tour de l'université de prendre part à «l'amélioration du programme de renouveau du monde rural.» En fait, il ne peut être autrement quand on connaît l'ampleur de ce projet qui déborde largement le cadre d'un, deux ou trois départements ministériels. Le renouveau rural constitue pour l'Algérie, l'un des plus grands défis des prochaines dix années. L'appel vient donc d'être lancé à partir de l'université Ibn Khaldoun à Tiaret par le ministre délégué chargé du Développement rural, le Dr Rachid Benaïssa. Il veut que l'université, ce melting-pot, réunissant l'élite intellectuelle du pays, participe à l'essor que doit connaître le programme du renouveau rural. «L'université a un grand rôle à jouer dans l'émergence de compétences nationales en mesure de concrétiser la dynamique du renouveau rural», a précisé le ministre. Cet appel fait aux universitaires et aux experts, a pour but de constituer des panels, assurer la formation et faire le diagnostic des réalités locales. Un recrutement d'au moins 100 universitaires sera fait bientôt à titre contractuel. Dans le même contexte, le ministre a exprimé son souhait d'ouvrir une filière d'économie locale au niveau des universités et le lancement d'une chaîne thématique sur le développement rural. Plus explicite, l'orateur a souligné que «ce programme est bâti sur un ensemble de principes et de valeurs scientifiques et culturelles que doivent prendre à bras-le-corps les enseignants et les étudiants pour mener à bien cette dynamique.» L'intervention du ministre a été faite devant un parterre composé de cadres et d'élus de la wilaya, d'universitaires et de représentants d'agriculteurs. Se voulant plus explicite, Rachid Benaïssa a ajouté que la stratégie de ce programme qui s'étale de 2007 à 2013, «est basée sur la coopération et le développement de la concertation entre toutes les couches de la société.» Dans cette optique, il a précisé que le pays dispose d'un potentiel de savants et de gestionnaires hautement qualifiés. «Pour capitaliser ces ressources, il est nécessaire de développer la concertation et l'écoute», a-t-il ajouté. Dans un autre registre, M.Rachid Benaïssa a également indiqué, que sa visite à travers les wilayas du pays s'inscrit dans le cadre de la consécration des principes de ce programme. Celle-ci «diffère fondamentalement des précédents grâce au passage de la gestion des moyens et des opérations inscrites à la gestion des impacts et des retombées de programmes présentés par leurs initiateurs et accompagnés par l'Etat.» S'exprimant sur les différents programmes initiés par son département, le ministre a précisé, sans ambages, que l'ère des programmes centralisés est révolue. «Aujourd'hui, le temps est aux programmes qui émanent de la base conformément aux besoins et aux propositions des citoyens dans tous les domaines, aussi bien en matière d'alimentation en eau potable, d'électricité, de routes, d'éducation, de santé, que de projets d'investissement» enchaîne le ministre. Des promesses tenues, des programmes achevés...mais aussi des défis attendent le département chargé du développement rural.