Le spectre de la crise alimentaire incite le ministère de l'Agriculture à mettre les bouchées doubles pour parer à toute éventualité. C'est ainsi que le département de Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, insiste sur la formation dans le domaine de l'agriculture et du développement rural de façon à préparer l'ensemble des acteurs présents dans les régions pour la prise en charge de leurs besoins alimentaires dans le but ultime de s'assurer une sécurité alimentaire. Intervenant jeudi au cours d'un atelier national d'évaluation du programme de formation des acteurs locaux, organisé au siège de son ministère par le Centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement (Ceneap), le ministre a noté que ce programme, qui s'étale de 2007 à 2013, “est basé sur la coopération et le développement de la concertation entre toutes les couches de la société”. Dans ce contexte, il a précisé que le pays dispose d'un potentiel de compétences et de gestionnaires hautement qualifiés, “et pour capitaliser ces ressources, il est nécessaire de développer la concertation et l'écoute”, a-t-il déclaré. “Nous comptons énormément sur la formation de tous les acteurs pour mettre en synergie tous les efforts et moyens afin de garantir la réussite du programme”, a-t-il estimé. Le programme de renouveau rural (PRR) implique, selon lui, “l'émergence des compétences locales” capables de proposer des projets de proximité de développement rural global. À ses yeux, “la réussite de cette stratégie de développement rural est subordonnée à la participation effective des communautés de base et une décentralisation renforcée de la décision”. “Il faut aider à la création d'une synergie économique et sociale dans les territoires ruraux afin d'atteindre un même niveau de développement entre les zones urbaines et rurales”, explique-t-il tout en notant qu'il est question de rendre le monde rural plus confortable. Evoquant le programme de renouveau du monde rural, qui intervient pour dynamiser les projets de proximité de développement lancés depuis des années, il a souligné que “l'Algérie dispose d'espaces susceptibles d'être explorés et de potentialités qui ont besoin de projets conformes à leurs spécificités”. Sur la question des projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI), il y a eu quelque 16 000 personnes, au niveau national, ayant bénéficié d'une formation à ce propos. C'est en tous les cas le chiffre qu'a été donné jeudi, par la conseillère au ministère de l'Agriculture et du Développement rural chargée du développement rural, Mme Fatiha Djehiche. Ce cycle de formation entre dans le cadre du programme de renforcement des capacités humaines et d'assistance technique des populations résidant en milieu rural, entrepris par le ministère de l'Agriculture en collaboration avec le Centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement (Ceneap). À ce titre, 620 sessions ont été réalisées au profit des cellules d'animation rurales de communes, des comités techniques de daïra et de wilaya, a ajouté Mme Djehiche lors d'un atelier sur le développement rural. Sur le plan de couverture du pays, 46 wilayas et 530 daïras ont été touchées, à ce jour, par ces cycles de formation, explique-t-elle tout en notant que “grâce à notre collaboration avec le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, les présidents d'Assemblées populaires (P/APC) des 1 541 communes du pays ont été formés à ce titre”. Et d'ajouter qu'“une meilleure implication de l'administration au programme, dans l'information et la sensibilisation des publics ciblés aurait drainé beaucoup plus de participants”. NADIA MELLAL