Le Sommet sur la sécurité alimentaire mondiale se tiendra en juin, à Rome. Le monde s'affole. La famine menace. Les organisations internationales, notamment la FAO, le Conseil économique et social de l'ONU, se mobilisent pour faire face à cette crise alimentaire mondiale. Le directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Jacques Diouf, a appelé, jeudi, lors de l'ouverture à Brasilia de la 30e conférence régionale de la FAO, les gouvernants à participer au Sommet sur la sécurité alimentaire mondiale qui se tiendra en juin, à Rome au moment où des émeutes provoquées par la faim se propagent dans les différents continents. «La hausse actuelle des prix des denrées alimentaires est un grand défi puisque la sécurité alimentaire de millions de personnes du monde entier est aujourd'hui menacée», a averti Jacques Diouf. «De janvier 2007 à janvier 2008, le prix des aliments de la FAO a grimpé de 47%», a-t-il déploré. Pour y faire face, le président du Conseil économique et social des Nations unies, Leo Merores, a annoncé, mercredi dernier, un débat en mai sur la hausse des prix des denrées alimentaires dans le monde, selon la porte-parole de l'ONU, Michele Montas. Et de préciser que le système de l'ONU discutait d'une réponse qu'elle pourrait donner à la crise alimentaire avec les agences comme le Programme alimentaire mondial (PAM) et la FAO. Ban Ki-moon avait appelé plus tôt cette semaine la communauté internationale à «une action urgente et concertée» pour faire face à cette crise alimentaire globale. «L'escalade rapide de la crise alimentaire dans le monde a atteint des proportions inquiétantes», a-t-il dit lors d'une réunion des hauts officiels des finances et du commerce à New York. Pour M.Jacques Diouf et le directeur général de l'Agence française de développement (AFD), Jean-Michel Severino, la forte hausse des produits alimentaires qui pénalise nombre de pays pauvres est une chance pour relancer leur propre agriculture. «La rue gronde, les manifestations se multiplient dans divers pays du Sud et le prix moyen d'un repas de base a augmenté de 40% en l'espace d'une année dans certains pays africains dont la moitié des populations vit avec moins d'un dollar par jour», se sont alarmés les deux responsables dans une tribune corédigée dans le journal Le Monde. Cela signifie, pour ces derniers, le retour de la faim dans des régions qui s'en étaient émancipées et ´´plusieurs phénomènes d'ordre structurel, du côté de l'offre (effets du changement climatique, faiblesse des stocks et compétition des biocarburants pour les terres agricoles) comme de la demande (croissance démographique, changements alimentaires dans les pays émergents), laissent présager la persistance de prix élevés dans les prochaines années´´, ont-ils ajouté. Selon les directeur général de la FAO et de l'AFD, pour se préserver de crises alimentaires endémiques, l'Afrique devra compter sur son propre potentiel agricole.