Aux besoins urgents, une solution urgente. C'est ainsi que la Banque mondiale compte répondre à la crise alimentaire qui ne cesse de faire des dégâts dans plusieurs pays de différents continents. La tendance haussière des prix des produits de première nécessité n'a toujours pas entamé sa courbe ascendante. Bien au contraire, les prix s'affolent et les conséquences sont dramatiques. Les spécialistes et les ONG internationales parlent de menace de famine en Afrique comme en Asie et en Amérique latine. La situation est telle que même le Fonds monétaire international (FMI) a dû revoir sa copie en appellent à l'intervention directe des gouvernements dans le soutien des prix. Mais la décision la plus importante vient de la Banque mondiale qui a annoncé la création d'un fonds doté de 1,2 milliard de dollars destiné à faire face aux besoins immédiats liés à la crise alimentaire dans le monde. La priorité sera accordée aux populations vulnérables. "200 millions de dollars de ce fonds seront consacrés sous forme de dons en faveur des populations dans les pays les plus pauvres du monde", a précisé le centre d'information de l'ONU. L'aide sera également menée en aval puisque le fonds est destiné également à "appuyer la production de denrées alimentaires, notamment en fournissant des semences et des engrais, en améliorant les systèmes d'irrigation des petits agriculteurs et en fournissant un appui budgétaire pour compenser la réduction des droits frappant les produits alimentaires et autres charges imprévues". Par ailleurs, le montant global de l'appui de la Banque mondiale au titre de l'alimentation et de l'agriculture sera porté à 6 milliards de dollars l'année prochaine contre 4 milliards de dollars actuellement. A noter que le nombre de personnes dans le besoin ne cesse d'augmenter dans le monde. Le président de la Banque mondiale, Robert B. Zoellick, a rappelé que "la faim et la malnutrition menaçaient 2 milliards d'êtres humains qui se débattent pour survivre dans le contexte du renchérissement des prix alimentaires". Plus grave encore, la crise alimentaire qui sévit actuellement cause la mort de près de 25.000 personnes par jour. La coopération, la mobilisation bat ainsi son plein. Dans le continent américain, 26 pays membres du Système économique de l'Amérique latine et des Caraïbes (LAES) se sont réunis dans la capitale vénézuélienne Caracas pour discuter de ce problème. Le responsable du LAES a fait savoir que cette réunion tentera d'adopter une position commune des gouvernements latino-américains et caraïbes en prévision du sommet de l'Organisation de l'alimentation et de l'agriculture (FAO) qui se tiendra du 3 au 5 juin à Rome (Italie), placé sous le thème "La sécurité de l'alimentation, le changement du climat et le biocarburant". Il a ajouté que lors de ce sommet, son organisation proposera d'établir une alliance régionale contre la crise alimentaire mondiale.En Afrique, les pays comme le Mali tentent de relever le défi en lançant récemment une opération appelée "Initiative riz". Objectif: produire plus de 1,6 million de tonnes de riz paddy (non décortiqué) durant la campagne 2008-2009, pour la consommation nationale mais aussi pour l'exportation. La solution passe donc inéluctablement par l'encouragement de la production nationale.