Secourir quelqu'un en danger n'est toujours pas un bon geste si les techniques d'assistance ne sont pas maîtrisées. Les premiers soins dans le milieu médical sont d'une très grande utilité. Sur les lieux du travail, à la maison, en route dans un accident de la circulation ou dans un hôpital, la vie de la victime peut être sauvée par le geste qu'il faut. C'est pour cela qu'il est indispensable de maîtriser les techniques de secourisme et d'apprendre comment être à la disposition des personnes en danger. Cette problématique a été au centre des débats, lors d'une journée scientifique sur les urgences médicales à caractère vital, organisée, jeudi dernier, à l'hôtel Sofy à Bouira, par l'association des praticiens d'exercice libéral de Bouira «Amel». Présidée par le Dr Sidhoum Lamine, spécialiste en gynécologie, cette association s'est attelée, en collaboration avec le service des urgences du CHU Mustapha-Pacha, à expliquer et inculquer comment réagir pour sauver une vie humaine par un simple geste...le geste qu'il faut. Plusieurs sujets ont été abordés par d'éminents professeurs en médecine, lors de cette journée. Les différentes communications portant essentiellement sur la question de l'urgence et son mode de gestion dans plusieurs spécialités: conduite à tenir devant un accident de la route, prise en charge du polytraumatisé, libération des voies aériennes et corps étrangers et la prise en charge des urgences médico-judiciaires en milieu hospitalier. Comme il a été question également d'autres points de grande importance, tels les douleurs thoraciques aiguës, les aspects médico-légaux de la levée du corps, les urgences hypertensives, intoxications médicamenteuses et la pharmacovigilance. Le seul objectif tracé par les organisateurs de cette rencontre, visait à sensibiliser les professionnels du métier et l'ensemble de la société civile à se rendre à l'évidence de la gravité des choses, quand les normes d'intervention d'urgence dans le domaine médical, ne sont pas prises en compte. Le Dr Mearag de la Protection civile, lors de son intervention sur les premiers soins et secours que l'on porte à une personne dans un accident de la route, a insisté sur le fait de faire bien attention et de prendre les mesures adéquates. En effet, dans la plupart des cas, les blessés sont secourus et évacués d'une manière anarchique. Il ne s'agit en aucun cas d'un geste sauveur. Le manque d'instruction en matière de secourisme peut engendrer de graves complications menant parfois à la mort des victimes. Secourir une personne en danger n'est pas toujours salutaire dans la mesure où les techniques d'assistance ne sont pas maîtrisées. Sur un autre plan, les urgences médico-judiciaires en milieu hospitalier, selon le Pr Belhadi, spécialiste de la médecine légale, sont un problème d'ordre organisationnel. D'où la nécessité de définir le rôle des médecins, du secteur public ou privé. Outre ces préoccupations, une autre question s'impose: s'agit-il uniquement d'un apprentissage des méthodes de secourisme ou autres modes d'emploi à exécuter, de la part des urgentistes pour sauver des vies humaines? Certainement pas. Car avant d'arriver aux services des urgences, il faut passer par des étapes très importantes. L'évacuation des malades ou victimes doit se faire dans un temps permettant d'éviter le pire. En outre, les infrastructures hospitalières doivent être dotées de toutes les commodités nécessaires. Par ailleurs, le président de l'association «Amel», le Dr Sidhoum, a lancé un appel pour l'organisation d'autres journées du même type, et notamment une semaine portant sur la santé de l'enfant à Bouira. La sensibilisation semble être efficace, mais l'appui des autorités dans la mise en place des moyens, financiers et humains, est à même de permettre la réussite de cette noble mission.