L'Algérie accuse un grand retard dans le domaine de l'implantologie. C'est ce qu'a déclaré hier à L'Expression, le Dr Nacer Touati, président du conseil de l'Ordre des chirurgiens-dentistes d'Alger. Interrogé sur les raisons de ce retard, le Dr Touati explique cet état de fait par le manque de moyens matériels. «L'université dispense des cours théoriques sur l'implantologie, alors que le côté pratique demeure dépendant de la formation continue et du partenariat», a-t-il répondu en marge de la 3e journée d'implantologie orale, «Implan-tation et esthétique», organisée hier, à l'hôtel Hilton, par la section ordinaire régionale des chirurgiens-dentistes d'Alger. Le Dr Touati rappelle que sur le plan théorique, l'Algérie dispose des ressources humaines compétentes qui ont prouvé leur aptitude sur le plan mondial. Aujourd'hui, l'Algérie recense une trentaine de spécialistes dans l'implantologie, dont une dizaine est installée à Alger. A défaut de moyens, un bon nombre de spécialistes ont quitté le pays. Comme première solution, le même interlocuteur estime que la formation continue doit devenir «obligatoire», relevant que l'implantologie est «beaucoup plus développée dans les cabinets médicaux libéraux en Algérie». Ce même praticien affirme que la demande en implantologie est «nettement plus importante que l'offre» en Algérie, regrettant le «manque de matériels comme les prothèses» et les «coûts excessifs de l'opération» en raison de l'absence d'investissements dans ce créneau. Dans le même contexte, le Dr Nacer Touati a appelé à la création d'une société scientifique d'implantologie. Celle-ci se fera, dans un premier temps, au niveau de la capitale avant de s'élargir sur le reste des wilayas, notamment les grandes villes à l'instar, d'Oran, de Constantine et d'Annaba. Ladite société vise à encourager l'implantologie et, surtout, la formation dans ce domaine. A noter que l'implantologie permet d'avoir des racines artificielles, sous forme d'implants en titane, qui sont vissées dans l'os maxillaire pour recevoir les dents artificielles fixes. Il s'agit d'une nouvelle technologie de pointe faisant appel à des techniques sophistiquées qui sont en relation avec le maxillo-facial et la chirurgie esthétique. Le Dr Touati explique que la durée de l'implantation des dents peut aller jusqu'à trois mois et exige une chirurgie complexe, voire des greffes. S'agissant des coûts de pose d'implants en Algérie ils varient entre 160.000 à 180.000DA, sans compter les produits cosmétiques. Lors de ce congrès, plusieurs conférences ont été présentées par des spécialistes algériens, français, allemands et tunisiens.