Ce sont les étudiants qui ont marqué le grand coup dans cette célébration. La Kabylie n'est pas restée indifférente à la commémoration du double anniversaire du Printemps noir et du Printemps amazigh. L'attachement aux valeurs d'avril 80 est resté intact comme en témoignaient les nombreuses manifestations de rue enregistrées hier matin. La symbolique du 20 Avril y est, même si les canaux ont changé, signifiant on ne peut mieux la reconfiguration du champ politique local. Entre le FFS et les figures des archs qui se sont totalement effacés et le RCD qui a tenté de tirer la couverture à lui, le MAK de Ferhat M'henni s'est incrusté pour marquer sa sortie. Regroupant la tendance autonomiste et les mécontents du mouvement des archs, Ferhat M'henni a drainé, pour sa première manifestation a Béjaïa, plus de monde que le RCD. En tous les cas, deux fois plus que le parti traditionnel duquel il était issu, en l'occurrence le RCD. Ce dernier était le premier à entreprendre sa marche. Du TRB jusqu'au siège de la wilaya, les militants RCD, dont le nombre ne dépasserait pas les trois cents personnes, ont scandé des slogans sur fond de revendications d'un plan spécial pour la Kabylie. Une heure après, la marche des autonomistes s'ébranle du TRB pour cette fois-ci se diriger vers la Maison de la culture. Environ six cents personnes crieront à tue-tête: «Assa azeka l'autonomie thella». Sur tous les visages, notamment celui du chef de file, se lisait un sentiment de satisfaction. Le grand coup aurait pu être marqué par les étudiants de l'université Abderrahmane-Mira. Ces derniers ont vu leur marche réduite en raison des tentatives de manipulation au profit du RCD et du MAK, le comité des résidences était partagé quant à la partie à soutenir. C'est pourquoi, la grandiose manifestation attendue s'est faite toute petite et à coloration partisane. Elle s'est ébranlée du campus d'Aboudaou jusqu'au siège de la wilaya à l'issue d'un marathon qui a pris son départ de la résidence Targa Ouzemour.