«L'Enrs qui est un établissement culturel productif s'attellera à renforcer la production culturelle sous toutes ses formes», a déclaré M.Azzedine Mihoubi. La Radio nationale algérienne lance les 22, 23 et 24 avril 2008, la première édition du Festival de la chanson d'expression amazighe. Voilà une initiative somme toute louable et qui mérite les encouragements de tous. Dès lors, il ne faudra pas s'étonner, si demain on nous annonce d'autres bonnes nouvelles. A cette occasion, une conférence autour de ce «nouveau-né» a été organisée au centre Aïssa-Messaoudi de la Radio nationale. Lors de son intervention, le directeur général de la Radio nationale, M.Azzedine Mihoubi, a indiqué que «Dacine est le nom attribué à ce Festival». Un hommage à cette femme, poétesse... ayant participé à l'histoire et, à la destinée, non seulement du Sud, mais aussi de tout le peuple berbérophone. M.Mihoubi a souligné, à cet effet, «l'intérêt concret accordé par les autorités algériennes à revaloriser notre patrimoine matériel et immatériel». Il a précisé qu'«une armada d'artistes de renommée ont été invités à participer à cet événement, qui est à la fois sa naissance et son baptême», ajoutant, que «cette première nous donnera des idées pour mieux préparer les prochaines». «L'Enrs, qui est un établissement culturel productif, s'attellera à renforcer la production culturelle sous toutes ses formes à travers la diffusion de ses réalisations artistiques sur les différentes Chaînes de la Radio nationale et locale», a affirmé M.Mihoubi. D'ailleurs, quelques figures artistiques qui étaient présentes n'ont pas manqué de répondre à l'appel du coeur pour les uns et à la curiosité pour les autres. Des interventions de plusieurs artistes, entre autres, l'artiste Djamel Sabri du groupe les Berbères, qui a, de son côté, donné un aperçu de la situation de la chanson d'expression amazighe en Algérie, notamment la période actuelle où le piratage fait ravage. Mais à propos de la programmation de ce festival, M.Mihoubi a déclaré que «ce n'est qu'une coïncidence et sans calcul. Pour moi, l'essentiel est qu'il y ait un plus pour notre culture». Souvent, le hasard fait bien les choses; pour la génération de l'Indépendance, évoquer le mois d'avril, c'est évoquer le combat d'une communauté durant des décennies pour la démocratie et les droits de l'homme. Revendiquant les fondements mêmes de la démocratie: le droit d'exister en tant que peuple ayant sa langue, sa culture et son identité reconnues sur sa propre terre. Le mouvement est né en avril en réaction légitime à la politique culturelle et identitaire menée par les pouvoirs politiques, qui consiste à étouffer chez les Amazighs toute velléité de revendication linguistique et de libertés démocratiques. Les tabous sont brisés, voilà une initiative à saluer. Il s'agit là d'une initiative de taille qui ne manquera pas de participer à la redynamisation de la chanson algérienne en général et celle d'expression amazighe, en particulier sous toutes ses dimensions, dans le souci de répondre aux attentes des mélomanes. Une aubaine, en tout cas, pour les gens du métier, qui doivent faire face à une rude concurrence. Mais cela, c'est une autre histoire...