Le premier responsable de la Radio nationale, Azzeddine Mihoubi a annoncé lors d'une rencontre avec la presse à l'occasion de la journée mondiale du théâtre, que l'entreprise qu'il dirige allait s'investir davantage dans le théâtre radiophonique.Ce style d'expression artistique qui ne nécessite pas autant d'investissement que les planches, puisque “ dépouillé ” et des costumes et des décors et des espaces…., n'est pas une sinécure. Sur quelle base le DG de la radio va -t-il concrétiser ce projet qui doit de prime abord s'appuyer avant tout sur deux choses essentielles : un texte de qualité et des comédiens professionnels ? Azzedine Mihoubi parle de l'exploitation des textes écrits par des auteurs algériens qu'il a d'ores et déjà invités à présenter leurs œuvres artistiques à la Radio nationale en vue de leur adaptation. Soit. Mais il se trouve que la plupart des hommes et des femmes des planches rencontrent des difficultés réelles pour dénicher un texte théâtral tant ce genre littéraire fait cruellement défaut chez nous. Rares sont les écrivains de cette actuelle génération qui s'investissent dans l'écriture théâtrale, sauf que l'on peut miser sur l'adaptation d'un roman ou d'une nouvelle pour le théâtre et ça encore, ce n'est pas une mince affaire, la forme change du tout au tout, il faudra pour cela des spécialistes. Il faut dire que la plupart de nos anciens comédiens et même musiciens, ont fait pendant la période d'avant l'indépendance leur apprentissage artistique à la radio nationale. La radio fut alors leur terreau d'apprentissage, leur école ouverte pour d'un côté se former et de l'autre s'engager dans la lutte contre le colonisateur. Des noms comme les Hilmi, Chérif Kheddam, H'nifa ….sont tous passés par là avant de s'envoler dans les cieux pleins d'étoiles. Le théâtre radiophonique est un genre peut être plus compliqué que le théâtre traditionnel du fait qu'en l'absence d'images, les comédiens autant que ceux qui écrivent pour ce théâtre doivent s'investir davantage afin d' “imager ” le plus possible les paroles, les sons et les bruits. Nous ne pouvons prévoir si les jeunes comédiens qui vraisemblablement ont subit les influences des images peuvent s'investir dans ce créneau “ sans images. ”. Dans les années 50, un seul comédien pouvait interpréter plusieurs rôles en imitant des voix de vieilles, de jeunes, de malade …..En tout cas le DG de la radio nationale a d'ores et déjà annoncé l'installation d'une commission “ composée de spécialistes dans le domaine du théâtre qui se chargera d'exploiter des textes en vue de leur adaptation ” a-t-il expliqué. Mieux encore, Mihoubi a indiqué que de jeunes comédiens de la troupe du théâtre radiophonique seront appelés à interpréter de différents rôles dans les pièces qui seront régulièrement diffusées à travers les radios nationales et locales. Il a souligné, à cet effet, “ l'intérêt concret ” accordé par les autorités algériennes au 4e art notamment à travers la réhabilitation et la rénovation des théâtres. “ L'ENRS qui est “ un établissement culturel productif ” s'attellera à renforcer la production théâtrale radiophonique à travers la diffusion de ces réalisations artistiques sur les différentes chaînes de la radio ” a-t-il ajouté précisant que des directives ont été données pour consacrer des plages horaires à la rediffusion des pièces théâtrales contenues dans les archives algériennes. Pour sa part, le directeur général adjoint chargé de la communication à la Radio nationale, Mohamed Chelouche a annoncé la sortie de CD contenant 15 productions théâtrales en faveur du public amateur. A cette occasion, un hommage a été rendu à un des piliers du théâtre radiophonique, l'artiste et le metteur en scène, Habib Rédha qui a exposé son expérience personnelle dans le domaine du théâtre soulignant la difficulté de l'interprétation radiophonique en l'absence de l'image. Ailleurs, des festivals du théâtre radiophonique existent depuis quelque temps. Chez nous le public boude le théâtre depuis quelque temps, si la radio pourrait lui redonner goût à ce genre poétique que grand bien nous fasse !