Inspiré d'un fait réel, ce film témoigne de la souffrance des femmes dans une société qui ne pardonne pas... Le film narrant le douloureux combat des femmes, sous le titre de Vivantes! a étrenné, dans l'émotion, son avant-première, mercredi dernier, à la salle Es-Saâda (ex-Colisée) d'Oran. Coproduit, en 2007 dans le cadre de «Alger, capitale de la culture arabe 2007», par l'Entv et Procom International, sa projection, qui entre dans le cadre de la distribution nationale du film, a permis au public de découvrir un sujet poignant, inspiré d'un véritable fait divers national, l'histoire d'El Haïcha, qu'a connue le pays et que continuent à endurer ces femmes, meurtries dans leur chair, pour recouvrer leur honneur et leur dignité. Une fâcheuse histoire qui s'était déroulée à Hassi Messaoud et dont les faits remontent au 13 juillet 2001 où des femmes ont été violentées, agressées puis lynchées par des hommes chauffés à blanc par un imam. Une affaire dont le procès, jusqu'au jour d'aujourd'hui, n'a pas encore trouvé d'issue. Le film, réalisé par Saïd Ould-Khelifa, s'ouvre sur une scène de liesse. La caméra, tantôt en plan large, tantôt en travelling ou en gros plan, montre des visages anonymes de femmes, de tous âges, marqués par la joie de vivre. La joie, le calme et la quiétude avant la tempête! Enrobée d'une musique, qui rappelle Les complaintes des noubas des femmes du mont Chenoua de Assia Djebar et de qaçidate de feu El Hachemi Guerouabi, le film marque et s'appesantit sur les dures conditions de vie de ces femmes travailleuses dans le Sud. Attaquées de nuit par une meute sans nom, elles sont blessées, torturées, violentées et laissées exsangues sur le sable du Sahara. Selma (Rym Takoucht), Noune (Samia Meziane) et Shams (Hadjla Kheladi) entament, alors, une longue bataille juridique, pour vaincre l'indifférence des gens, vaincre l'incompréhension de leurs parents qui vont les rejeter et surtout se départir de l'étiquette de «pécheresses», et se réapproprier le statut de victimes de la barbarie; bref, pour restituer leur dignité bafouée. Elles trouveront du réconfort et du soutien auprès de Karim (Farid Bentoumi), de l'hôtelier (Larbi Zekkal) et du procureur (Arslane), dans leur long chemin vers la résurrection, un chemin qui aboutit de nouveau à une ambiance de joie et de liesse qui clôt le film. D'une durée de 90 minutes, cette production a tenu en haleine un public qui a pu sympathiser avec ces femmes anonymes qui ont dévoilé tout leur courage et leur abnégation. Enfin, des comédiennes qui ont su donner de leur personne pour incarner ces femmes bien réelles qui existent quelque part en Algérie. Une tâche difficile, à saluer. Cette projection en avant-première a eu lieu, faut-il le noter, en présence du réalisateur Saïd Ould-Khelifa, des autorités locales, du directeur de l'Entv, Hamraoui Habib Chawki - qui prépare activement la seconde édition du Festival du film arabe d'Oran -, des actrices, Rym Takoucht et Samia Meziane et de l'acteur Krimo Bouguettouf. Le film est projeté dans un premier temps, à Oran, à la salle Es-Saâda, depuis le jeudi 24 avril 2008, à 14h, 16h et 18h, et ce, pour une durée de quatre semaines. La sortie à Alger de Vivantes! est, quant à elle, prévue à compter du samedi 3 mai, à la salle Algeria, aux horaires suivants: 13h, 15h et 18h. Un film à voir et à ressentir...