L'accumulation des dossiers n'arrange point les compagnies d'assurances. Bien au contraire, l'indemnisation coûtera plus cher. L'assurance en Algérie accuse un grand retard en matière d'indemnisation. La totalité des litiges enregistre quelque 250.000 dossiers en instance dont certains datent de 8 ans Ces litiges concernent les sinistres matériels. Afin d'éliminer cette pomme de discorde, Amara Latrous, président des sociétés d'assurance et de reassurance (UAR) a déclaré, hier, que «les compagnies algériennes d'assurance vont signer incessamment une convention pour la régularisation des sinistres matériels». Il estime que le volume des affaires en instance est relativement important. «L'accumulation des dossiers n'arrange point les compagnies d'assurance. Bien au contraire, l'indemnisation coûtera plus cher», a-t-il soutenu au vu de leur importance. En déployant toutes les agences de l'ensemble des compagnies, selon l'intervenant, l'opération peut durer un mois au maximum! Le retard causé est généralement lié à la lenteur des procédures. «C'est le passage aux tribunaux qui prend beaucoup de temps», estime-t-il. Cependant, il y a lieu de rappeler au bon vouloir des assureurs que la convention portant indemnisation directe de l'assuré a été paraphée en 2003. Certes, les patrons des compagnies d'assurance avaient paraphé la convention IDA. Mais le suivi sur le terrain n'a jamais été le fort aussi bien des agences que de leurs employés. Une autre convention de plus. En effet, une action similaire devrait toucher prochainement les dossiers en instance relatifs aux sinistres corporels. M.Latrous a souligné, en outre, que les compagnies d'assurance bénéficient, depuis début 2008, d'une exonération partielle de l'Impôt sur le revenu global (IRG) appliquée sur les primes individuelles d'assurance de personnes, et ce, en application d'une mesure prévue par la loi de finances 2006. Présentant le bilan des assurances pour le dernier trimestre 2007, le président du Conseil national des assurances a estimé que la branche assurance automobile a connu un niveau d'augmentation de 14% par rapport à 2006. Elle a contribué pour près de 47% à la production additionnelle du secteur. A ce propos, M.Latrous a souligné que la région de la Kabylie connaît une recrudescence du phénomène de vol de voitures. Le sinistre vol d'automobiles cause une perte de plus de 100 millions de dinars aux compagnies d'assurance. Quant à l'augmentation de leur portefeuille assurances, le président de l'UAR dira que «5% d'augmentation tous les six mois et pendant deux ans représentent pour le citoyen quelque trois cents dinars». La somme semble insignifiante aux yeux de M.Latrous! Les assurances Iard (incendie, accidents, risques divers) quant à elles, ont connu une hausse de 23,4% par rapport à 2006. En ce qui concerne l'assurance de personnes, M.Amara dira qu'elle commence à gagner du terrain. En fin 2007, cette branche a contribué avec 6,4% du marché total des assurances qui est estimé à 11,1 milliards de dinars. Afin de développer cette branche, les assureurs comptent sur la distribution des produits d'assurance par les banques, lequel segment devrait entrer en vigueur dans les tout prochains jours. Des conventions ont été déjà signées entre la SAA et la BDL ainsi qu'avec la Badr. Le développement du produit à la consommation continue d'être le facteur essentiel des augmentations enregistrées dans la branche «assurances crédit-cautions». Cette dernière a réalisé une très forte hausse (162,5%) contribuant ainsi pour près de 8% du marché total. La signature d'un protocole d'accord entre la Société nationale d'assurance (SAA) et le groupe français Macif (Mutuelle assurance des commerçants et industriels de France et des cadres et salariés de l'industrie et du commerce) a été un choix. Ce nouvel accord de partenariat «va, d'un côté, faciliter l'implantation des investisseurs français en Algérie et de l'autre, autoriser la meilleure exploitation du marché», a-t-il affirmé.