Bien avant l'ouverture du congrès, Bouguerra Soltani a eu un aperçu de son aura. L'applaudimètre a failli exploser. Les congressistes semblent avoir choisi la continuité. Le 4e congrès du Mouvement de la société pour la paix s'est ouvert hier, au complexe Mohamed-Boudiaf d'Alger dans un climat de tension. 1340 congressistes attendus. Plus de 900 acquis à Bouguerra Soltani. Le plébiscite est acquis d'avance pour l'actuel patron du MSP. Une véritable douche froide pour l'opposition menée par Abdelmadjid Menasra qui a préféré hier, faire une entrée en catimini à l'ouverture du 4e congrès du parti. Avec le soutien de 900 congressistes, Bouguerra Soltani fait une entrée sous les applaudissements soutenus des congressistes. «Base et direction, mouvement uni» ne cessaient de scander les congressistes sur son passage. Bien avant l'ouverture du congrès, Bouguerra Soltani a eu un aperçu de son aura. L'applaudimètre a failli exploser. Les congressistes semblent avoir choisi la continuité. Devant cet état de fait, Abdelmadjid Menasra tente d'opérer un revirement en affirmant mordicus ne s'être jamais porté candidat à la présidence du parti. «Officiellement je ne me suis jamais porté candidat. C'est aux congressistes de décider aujourd'hui. Seul le changement m'intéresse et non les personnes», a déclaré hier Abdelmadjid Menasra. Invité à s'expliquer davantage, il se contredira en soutenant que «le changement interviendra avec le changement des hommes». La défaite est dure à avaler. Comme il fallait s'y attendre, Bouguerra Soltani devrait être reconduit à la tête du Mouvement de la société pour la paix pour un nouveau mandat de cinq ans. Si ce résultat se confirme jeudi, c'est que, pour les observateurs et militants de base, Bouguerra Soltani compte à son actif un bilan plus que positif, comme le soulignait dans ces mêmes colonnes Abderrezak Mokri: «Sur le plan politique, le MSP a enregistré de bons résultats lors des dernières élections locales et législatives. Au sein de l'Alliance présidentielle, le bilan politique est plus que satisfaisant». D'ailleurs, l'opposition ne s'est jamais fait d'illusions. Les militants de base ont toujours soutenu l'actuel président même si le congrès a été précédé d'une polémique entre les deux hommes forts du mouvement islamiste, Abdelmadjid Menasra et Bouguerra Soltani, président en exercice. Prévu à 16h00, le congrès n'a débuté qu'à 17h00 passées. Une désorganisation totale a précédé l'ouverture. Plusieurs congressistes n'ont pas eu leur badge. Un différend a éclaté entre le bureau exécutif et la commission de préparation du congrès. Cette dernière aurait refusé de valider la liste des 65 membres désignés par le bureau exécutif au conseil consultatif. Il a fallu du tact pour calmer les esprits et permettre l'ouverture du congrès en présence de Mouloud Hamrouche, Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, Taïeb Louh, ministre du Travail et d'autres invités de marque. Dans son allocution d'ouverture, le président de la commission nationale de préparation du congrès, M.Nacereddine Salem Chérif, a indiqué qu'«en dépit des pressions subies, les membres de la commission ont tout fait pour garantir une ambiance favorable au bon déroulement du congrès». Sur sa lancée, il affirme que «le congrès reste souverain. Les décisions de la base doivent être respectées. Nous voulons un congrès unificateur». Et de préciser: «Il n' y a pas de guerre de leadership mais un débat d'idées. On veut saboter notre congrès», allusion à tout ce qui a été rapporté précédemment par la presse. Au plan interne, on apprend que le congrès devrait rejeter les propositions du conseil consultatif qui préconise, entre autres, la désignation du président du parti par le madjliss echoura. Une proposition que les pro-Bouguerra ont toujours rejetée en soutenant qu'il est inconcevable que «le président du parti soit désigné par paternité ou par tutelle». Sur un autre registre, le congrès devrait rejeter la proposition d'interdiction de cumul de fonctions, partisanes ou officielles, pour les membres de la direction du parti. Le congrès se poursuivra sur deux jours à huis clos, consacrés notamment à l'adoption du statut du parti et à l'élection du madjliss echoura et du président du parti.