«La sécurité est la première obligation d'un Etat.» Michèle Alliot-Marie, ministre française de l'Intérieur entame, dès demain, sa visite de travail en Algérie. Emboîtant le pas à Nicolas Sarkozy qui vient de boucler un périple en Tunisie, elle franchit donc la zone Maghreb et séjournera pendant quarante-huit heures dans notre pays. Il est attendu qu'Alliot-Marie s'entretienne avec son homologue algérien Noureddine Yazid Zerhouni. Bien qu'il ne soit nullement exclu que cette dernière ait également l'opportunité d'avoir un entretien avec le chef de l'Etat. L'escale à Alger de cette figure majeure de la droite française est en soi un événement, d'autant qu'elle foule pour la première fois le sol algérien depuis l'investiture de Nicolas Sarkozy à la tête de l'Etat français. Sachant que la dernière visite d'Alliot-Marie à Alger remonte à l'année 2004 alors qu'elle portait le treillis de ministre de la Défense. Ce fut alors la première fois qu'un officiel de ce rang se rendait à Alger depuis l'été 1962. Bien qu'aucune information n'ait filtré à la veille de son arrivée en Algérie, il est attendu qu'Alliot-Marie s'entretienne avec son homologue algérien de questions relatives à la sécurité, en général, de lutte antiterroriste et du crime organisé, notamment la cybercriminalité, puisqu'Alliot-Marie a déjà plaidé au sein de l'Union européenne la nécessité de mettre en place des accords internationaux permettant la perquisition à distance informatique «sans qu'il soit nécessaire de demander, au préalable, l'autorisation du pays hôte du serveur». Avec comme recommandations des mesures contre l'usurpation d'identité, l'escroquerie en ligne, et autres contenus qui font l'éloge du terrorisme. Il n'est, par ailleurs, pas exclu que cette dernière ait, dans ses bagages, le fameux projet d'Union méditerranéenne cher à Sarkozy, surtout que ce dernier vient d'en rappeler les grandes lignes au pays de Ben Ali en ces termes: «Nous pouvons créer un pôle gagnant-gagnant de la Méditerranée capable de concurrencer même les pays d'Asie.» C'est donc sur invitation de son homologue algérien, Yazid Zerhouni, que la ministre de l'Intérieur française séjournera pendant quarante huit heures en Algérie. Ce déplacement, a-t-on précisé, s'inscrit «dans le cadre des relations bilatérales en matière de sécurité et sera ainsi l'occasion d'évoquer le renforcement de la coopération bilatérale, notamment dans le domaine de l'immigration clandestine et de la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes».