Les statistiques confirment. Le secteur privé est le principal pourvoyeur de postes d'emplois dans la wilaya de Blida. Le problème du manque de foncier industriel n'est pas à même de freiner la fougue des investisseurs privés. Les conditions favorables auxquelles prédispose la situation géographique de la wilaya de Blida ainsi que d'autres paramètres socio-économiques expliquent ce rush. La direction des mines et de l'industrie (DMI) a clôturé l'année écoulée en enregistrant la création de 156 PME couvrant tous les secteurs d'activités avec une prédominance de l'agroalimentaire. Le privé totalise à lui seul, tous secteurs confondus, plus de 9555 travailleurs. Telle une peau de chagrin, le secteur public, au risque de l'effritement, se cantonne, tout au plus, dans une logique de maintien. La saignée de l'effectif total en 2007 est évaluée à 426 travailleurs, ce qui relativise la légère augmentation du chiffre d'affaires estimé à quelque 2328 millions de dinars réalisé à l'issue de la même période. Sur les 13 unités industrielles encore fonctionnelles, la principale impulsion de croissance vient du secteur des matériaux de construction qui a réalisé le meilleur chiffre d'affaires à la faveur du lancement des grands chantiers de construction, et de la flambée des prix des matériaux de construction. Une prouesse dont il faut se garder de prendre systématiquement comme un indicateur de performance. L'engouement des investisseurs industriels va, certes, crescendo. Une inflation contenue, un taux de réserves de change jamais égalé, ce qui n'est pas sans signifier un gage de confiance contre les retournements conjoncturels. Dans sa déclaration à Eco New (revue des entrepreneurs et industriels de la Mitidja, Ceimi), Mme Mokraoui, directrice générale de l'Aniref, affirme qu'aucune discrimination n'exclut les investisseurs étrangers. La priorité va aux investissements de production et de services, pourvoyeurs d'emplois. Allusion faite, peut être aux projets fantoches, ou aux investissements à caractère purement lucratifs sans aucune intégration des objectifs de développement. Des lors des interrogations se posent, quand on sait la double sensibilité, au plan physique et managérial, du problème du foncier de la Mitidja. En 2006 plus de 1270 procès verbaux ont traité du foncier, faisant ressortir qu'une superficie de 1615 ha de terres agricoles a été escamotée. Par ailleurs, les intervenants dans la gestion du foncier se multiplient sans pour autant mettre en synergie les expériences et les efforts consentis. L'Aniref vient de lancer sur son site, une base de données du foncier à l'attention des investisseurs et jouit également de la qualité de promoteur en matière d'acquisition des biens du foncier pour les rétrocéder après aménagement. Depuis quatre ans, le programme du recensement cadastral piétine et/ou avance à pas de tortue, 8% pour les zones rurales, et 1% pour les zones urbaines, alors que l'Union nationale des paysans algériens (Unpa) hausse le ton suite aux atteintes répétées au foncier agricole. Un véritable bouillon syncrétique qui, à défaut d'une réelle mise en symbiose des différentes approches du dossier du foncier, aura des répercussions négatives sur le processus global de développement qui ne verra pas le bout du tunnel.