Cette rencontre s'ouvre, aujourd'hui, au moment où la crise de la représentativité des musulmans en France refait surface. Le rassemblement de l'Union des organisations islamiques de France (Uoif) s'ouvrira aujourd'hui à Paris. Plus de 100.000 personnes sont attendues à cette rencontre qui s'étalera jusqu'à dimanche prochain. Le rassemblement, qui doit se tenir au Bourget, dans la banlieue nord de Paris, aura pour thème «La famille». Son programme s'articulera autour des lectures du Coran, d'interventions de prédicateurs et de tables rondes. Il faut savoir que cette rencontre est organisée au moment où le Conseil français du culte musulman (Cfcm), connaît l'une de ses plus grandes crises depuis sa création en 2003. Un conflit est né de l'enjeu que constitue l'élection du président du Cfcm, prévue le 8 juin prochain, et que brigue notamment M.Alaoui, actuel vice-président de l'Uoif, tout comme le président sortant, Dalil Boubakeur, membre de la Fédération de la Grande Mosquée de Paris (Fngmp). Les projecteurs seront sans aucun doute braqués sur l'intervention, ce samedi, de Fouad Alaoui qui doit s'exprimer sur l'avenir du Cfcm. Rappelons, dans cette optique que la Grande Mosquée de Paris a décidé de ne pas participer aux prochaines élections du Conseil français du culte musulman. Selon l'avocat-conseil de cette institution, Me Hafiz Chems-eddine, la décision de cette institution cultuelle de ne pas participer aux prochaines élections du Conseil français du Cfcm, est due à son refus du mécanisme électoral jugé inadapté à la sociologie de l'Islam en France. La Fngmp conteste les modalités d'élection du Cfcm fondées suivant le critère de la surface (au mètre carré) des lieux de culte en France, pénalisant ainsi de fait la Grande Mosquée de Paris qui regroupe la plus nombreuse et la plus ancienne communauté musulmane en France. Pour expliquer la décision prise par la Fngmp et ses 8 fédérations régionales, Me Hafiz a retracé un pan de l'histoire de l'Islam en France depuis la période coloniale, notant que ce n'est qu'«à compter des années 1980, que la présence en France d'une forte communauté arabo-musulmane devient une donnée sociologique, entraînant un bouleversement dans la société français». «La mise en place du Cfcm et des 25 conseils régionaux est le fruit d'un long travail engagé au cours des années 1980» a rappelé l'avocat-conseil. Par ailleurs, selon certains observateurs, cette crise qui secoue le Cfcm met dans la gêne le gouvernement français. D'autant plus que l'islam, qui compte en France de quatre à cinq millions de fidèles, est la deuxième religion du pays, derrière le catholicisme. Selon certaines indications, ce point a été abordé lors de l'entretien ayant regroupé, lundi dernier, la ministre française de l'Intérieur, Mme Michèle Alliot-Marie, et le ministre des Affaires religieuses, Bouabdallah Ghlamallah.