Simple et toujours avec son franc-parler, il a su retracer son parcours qui l'amènera du journalisme à l'écriture. C'est un homme simple et très à l'écoute que les amoureux du livre ont découvert jeudi en marge de la clôture du premier carrefour du livre de la ville de Béjaïa. Accompagné de son éditeur, Lazhari Labter, Hamid Grine, auteur communicatif d'une dizaine d'ouvrages dont le best-seller Lakhdar Belloumi, un footballeur algérien, ou encore Comme des ombres furtives et Chronique d'une élection pas comme les autres est venu à Béjaïa rencontrer ses lecteurs. Simple et toujours avec son franc-parler, il a su au cours d'une table ronde autour du thème «parcours atypique, du journalisme à l'édition», retracer son parcours qui l'amènera du journalisme à l'écriture et surtout présenter ses oeuvres dont La dernière prière, un roman paru aux éditions Alpha. A l'aise dans cet exercice de style littéraire, Hamid Grine explique le choix du journalisme sportif pour s'exprimer face au verrouillage de l'époque, «le sport était le seul domaine d'expression», a-t-il indiqué. Très vite, il fait un constat de limite à la radio, et conclut que seule l'écriture permet d'aller au fond des choses. Il écrit alors le best-seller sur Belloumi qui connaîtra un franc succès puisqu'il sera vendu à 20.000 exemplaires. Lors des événements douloureux, il vit un exil au Maroc. Une période qui le renforcera, de son propre avis. Sa solitude à l'étranger lui permettra de découvrir de grands philosophes. Il se référera à plusieurs reprises à 12 ouvrages, citant au passage André Gide, Montherlant, Albert Camus... Ses livres La nuit du henné et La dernière prière seront adaptés au cinéma, a-il indiqué. «Ce qui m'intéresse, c'est l'avis du public. Si mon livre est apprécié par une seule personne, cela me suffit», commentait-il devant son public. Cette table ronde, qui s'est achevée par un récital poétique de Brahim Tazaghart en tamazight et Lazhari Labter en français, était l'ultime séquence du premier carrefour du livre de la ville de Béjaïa. Une manifestation qui n'a pas laissé indifférents les milliers de lecteurs de la capitale des Hammadites. Durant une semaine, la Maison de la culture n'a pas désempli. L'événement culturel co-organisé par la direction de la maison de la culture et les éditions Tira a été un moment fort dans la vie culturelle de Béjaïa. Cette halte, première du genre, a permis aux auteurs et aux éditeurs de nouer un contact direct avec les lecteurs. Les éditions Alpha, Sédia, Dar El Amal, Ddar Alanis et Barzakh, auteurs et promoteurs du livre, étaient présents à ce rendez-vous. Les tables rondes quasi quotidiennes étaient des moments forts. Il y eût de tout. D'abord, un hommage à la presse avec une table ronde qui a réuni les professionnels locaux. Puis une autre rencontre avec Si Lhachemi Assad autour de l'expérience éditoriale amazighe. Le livre et l'école, la politique nationale du livre, la situation de la littérature amazighe, l'écriture féminine, autant de thèmes abordés devant un public assidu, toujours à l'affût de la moindre information, un public qui a eu l'occasion de rencontrer ces auteurs par le biais des ventes-dédicaces. Le rideau est tombé sur une manifestation dont le public est redemandeur à coup sûr. Le rendez-vous est donné pour l'année prochaine.