Toyota met en oeuvre un plan pour lutter contre «les fausses pièces détachées.» La pièce détachée n'échappe pas à la contrefaçon. Elle constitue même, selon les statistiques des services des Douanes, l'un des produits les plus convoités des réseaux activant dans ce domaine. Que fait Toyota pour protéger ses clients? Quelle est sa stratégie pour sécuriser les voitures commercialisées en Algérie? Noureddine Hassaïm, directeur général de Toyota Algérie, rassure: «Nous avons effectivement pris conscience de ce danger. Le groupe n'est pas resté les bras croisés. Il a mis tous les moyens en sa disposition dans l'objectif de diminuer les dégâts qu'un tel phénomène est en mesure d'engendrer à plusieurs niveaux.» La commercialisation «de fausses pièces de rechange» a connu un boom à partir de l'année 2006, rappelle notre interlocuteur. Cela est dû essentiellement au développement qu'a connu le marché de l'automobile en Algérie. «Il est logique dans ce contexte qu'un tel créneau puisse attirer la convoitise de certaines catégories intéressées par le gain facile», soutient-il. «Selon le constat que nous avons fait, la contrefaçon cible en premier lieu les grandes marques. Celles qui enregistrent les meilleures ventes en Algérie et bien évidemment, Toyota en est une», poursuit-il. Cela pénalise aussi bien le concessionnaire qui voit son chiffre d'affaires sérieusement affecté par ce phénomène que le consommateur. Le plan mis en oeuvre par Toyota pour contrer les réseaux de la contrefaçon commence à porter ses fruits. En effet, selon M.Noureddine Hassaim, rares sont les pannes détectées sur les voitures Toyota pour cause d'utilisation de pièces détachées contrefaites. Sur ce plan, Toyota collabore avec les ser-vices des Douanes. Un accord de coopération a été conclu par les deux parties pour permettre la saisie des conteneurs au niveau du port, avant la commercialisation des produits. Notre invité qui ne donne pas de chiffres exacts reconnaît que plusieurs d'entre eux ont été fort heureusement saisis avant la commercialisation du produit. Le contrôle se fait, dans la plupart des cas, sur les frais de Toyota, «sachant que les services des Douanes n'ont pas toujours les moyens à même de trancher avec précision si le produit est vrai ou faux, nous avons mis à leur disposition des appareils sophistiqués pour mener à bien leur inspection, sans oublier que dans plusieurs cas la pièce est envoyée à l'examen au niveau des laboratoires français». L'opération peut durer jusqu'à un mois. Cela dissuade, reconnaît le directeur de Toyota Algérie, certains importateurs qui voient leurs conteneurs bloqués au niveau du port pendant un mois. Malgré ces efforts, le marché algérien n'est pas tout à fait débarrassé de ces pièces contrefaites: «Il est important que les autorités concernées nous aident pour mettre fin définitivement à ses opportunistes.» Dans un autre chapitre, nous avons interrogé le premier responsable de Toyota Algérie sur le degré de concurrence que peuvent imposer certaines marques commercialisant des voitures dont le prix est nettement inférieur à celui pratiqué par la marque japonaise. Sur ce plan, notre interlocuteur est catégorique: «Toyota, leader mondial de l'automobile, n'a nullement l'intention d'investir dans ce créneau. Nous ne savons pas le faire.» Toyota mise sur la qualité, et «cela se paie», conclut-il.