Analyse Le patron de l?entreprise éponyme revient sur la situation du marché algérien de la pièce détachée, en proie à une contrefaçon acharnée. InfoSoir : L?entreprise Siad fait incontestablement des pionniers en matière de l?importation de la pièce détachée automobile. Pourquoi avoir choisi ce créneau et pouvez vous nous retracer au passage les péripéties de votre accession ? Siad : Je tiens à préciser que Siad en tant que société familiale a été crée en 1966 pour la vente de la pièce de rechange, puis agrée par la DVP. L?évolution aura été progressive depuis. Vers les années 1990, avec l?ouverture du marché algérien et le retrait progressif du monopole de l?Etat, nous avons pris l?initiative de nous lancer dans l?importation. Notre expérience nous a permis de nous distinguer et de tenir une place honorable tant sur le marché national qu?international. Donc pour reprendre votre _expression notre «accession» n?est que le fruit de notre travail dans le temps, de notre abnégation et de notre savoir-faire. Un récent rapport de la gendarmerie au sujet des accidents de la circulation met en cause certaines pièces détachées contrefaites. Qu?en pensez-vous ? La contrefaçon est un fléau certain qui touche tous les domaines. Elle concerne aussi la pièce détachée, un produit ayant trait à la sécurité de l?automobile et de son usager. Ce fléau a atteint aujourd?hui des proportions alarmantes. Le manque de sensibilisation des usagers, des contrôles par les services concernés des règles de la commercialisation n?a fait qu?encourager la prolifération d?opérateurs informels mettant du coup en danger la vie des automobilistes. D?où la nécessité de développer le professionnalisme dans ce domaine d?activité. En plus de la nuisance à l?encontre des usagers, il y a lieu de signaler la nuisance portée à l?économie nationale. Pour notre part, nous n?avons jamais cessé de dénoncer ce genre de pratiques. Au delà du constat, quelles sont les parades préconisées contre la contrefaçon ? La lutte contre la contrefaçon est multiforme. Il y a d?abord la sensibilisation des clients en leur montrant par exemple la pièce de rechange de bonne qualité, en leur apprenant à distinguer le vrai du faux et en les sensibilisant sur les risques encourus tout en leur expliquant le gain économique en achetant la pièce de qualité au lieu de la pièce de la contrefaçon. Il est vrai que des actions sont menées déjà dans ce sens aussi bien par des initiatives locales, que par collaboration avec les partenaires étrangers. Notre société a tenu déjà ce genre de séminaires avec par exemple Perfect Circle en novembre 2003. dans la même lignée, nous envisageons d?organiser d?autres séminaires avec nos différents partenaires pour arriver par la suite à l?instauration de règles claires en matière d?importation, de commercialisation, de contrôle de la qualité, de sources d?importation, des normes, etc? Donc en termes d?actions, la lutte contre la contrefaçon relève de plusieurs intervenants : ministères (commerce, justice, finances), les services des douanes, les services des contrôle et les importateurs eux-même. Il faut arriver à instaurer la prise de conscience et l?esprit de responsabilité chez les intervenants.