Les vieilles bâtisses de la cité Aïnouche-Hedjila datant d'un demi-siècle risquent de s'effondrer à tout moment sans que les autorités daignent bouger le petit doigt. Abandon ou juste question de temps? La cité Aïnouche-Hedjila, située au coeur de la ville de Bouira, représente un danger permanent pour des centaines de familles. Les immeubles dont la construction remonte à l'époque coloniale, en 1957, risquent à tout instant de s'écrouler. Le béton armé utilisé dans la construction atteint ses limites. Il s'effrite. L'usure et la moisissure ont gagné murs et balcons. La cité semble «perdue» et livrée à elle-même. L'aspect extérieur est rongé par les fissures. Les balcons des immeubles ne tiennent qu'à un fil «de fer.» La baraka d'Allah. Récemment, l'un d'eux s'est effondré, fort heureusement, sans faire de victime. Outre l'état de délabrement avancé, les bâtisses connaissent des fuites d'eau au point que les fondations se retrouvent inondées. Ce qui les fragilise davantage et risquent l'effondrement total. «La négligence et le laxisme des autorités peuvent coûter cher aux habitants de cette cité» souligne un citoyen, résidant dans le quartier depuis le début des années 1960. Les habitants, rencontrés sur les lieux, attendent une prise en charge de leurs doléances par les autorités locales. En vain. Les réclamations et les rapports relatifs à l'état des lieux s'entassent dans les tiroirs. «Depuis deux ans, affirme un résident, nous réclamons, sans que les responsables concernés prennent une décision. Il a fallu que les services du CTC dépêchent d'Alger une équipe pour procéder à une inspection». Et d'ajouter: «Il est temps que les autorités se penchent sur ce grave problème avant que l'irréparable ne survienne». Le calvaire des résidents de la cité Aïnouche-Hedjila est multiforme. Le quartier compte 128 logements. Les appartements sont le plus souvent occupés par deux à trois familles de 10 à 15 membres. Ceux habitant les derniers étages sont exposés aux aléas du climat. En hiver, les eaux pénètrent à l'intérieur, faute d'étanchéité. En été, c'est la fournaise. Quant à l'hygiène, il faudra voir ailleurs. Les eaux usées sont constamment refoulées. Les risques d'épidémie sont omniprésents. Le nettoyage des conduites d'assainissement n'est que rarement effectué sans oublier l'absence de VRD, du bitumage. «Au lieu d'améliorer le quotidien des citoyens, on a réalisé une aire de jeu au milieu des bâtiments», souligne un autre résident des lieux, qui aurait préféré que les autorités s'occupent des cas urgents, plutôt que d'improviser des subterfuges qui ne servent à rien.