Dans un message adressé aux étudiants, à l'occasion du 19 Mai, le chef de l'Etat a mis en exergue leur rôle dans la modernisation du pays. Saisissant l'occasion de la Journée nationale de l'étudiant qui coïncide avec la commémoration du 19 Mai, le chef de l'Etat a adressé un message aux étudiants dans lequel il met en exergue le rôle de l'intelligentsia algérienne dans la réussite de l'étape de modernisation que vit l'Algérie, à travers sa mobilisation «intelligente et efficiente». «En évoquant ce jour mémorable du 19 Mai 1956, nous voulons affirmer la nécessité d'aborder une nouvelle étape de notre Révolution nationale, portant sur la ré-industrialisation ainsi que sur le développement de l'agriculture et la modernisation des institutions de l'Etat et de leur fonctionnement», a affirmé le Président Bouteflika. Le chef de l'Etat a expliqué que la réussite de cette nouvelle étape passe par la «mobilisation intelligente et efficiente de notre élite intellectuelle formée sur les bancs de nos universités», estimant qu'«une telle réussite représente un défi pacifique certes, mais peut-être encore plus difficile et plus exigeant que celui qu'eurent à relever les pionniers du 19 Mai 1956». Il a rappelé, à ce sujet, que le 19 Mai 1956, l'Ugema (l'Union générale des étudiants musulmans algériens) prenait la décision historique d'appeler les étudiants à la grève générale et à rejoindre les rangs de l'Armée de libération nationale et du Front de libération nationale. «Nous voulons aujourd'hui ren-dre un vibrant hommage au courage national des étudiantes et étudiants qui se mirent au service de leur peuple en lutte depuis le 1er Novembre 1954 pour sa libération et son indépendance», a-t-il dit. Le Président Bouteflika a relevé, à ce propos, que des centaines de jeunes garçons et de jeunes filles contribuèrent par leur formation intellectuelle et leur savoir à «transformer notre guerre pour l'Indépendance politique en une véritable Révolution nationale visant à moderniser en profondeur notre société qui, en recouvrant sa liberté, devra également épouser son siècle». Le chef de l'Etat a d'autre part souligné que le sacrifice de ces jeunes étudiantes et étudiants n'a pas été vain. «Il n'a pas seulement été utile à la reconquête de notre Indépendance, il a aussi insufflé à notre peuple la volonté irrépressible de généraliser l'instruction et de permettre à notre jeunesse d'accéder à la connaissance scientifique et technique dont le colonialisme nous fermait les portes pour l'essentiel». Il a ajouté que les Algériens d'aujourd'hui doivent être conscients de la formidable mutation qui s'est produite en Algérie au cours du demi-siècle qui a suivi l'ébranlement du 19 Mai 1956. «Malgré un triplement de la population, la scolarisation, qui ne concernait environ que 10% de nos enfants, est aujourd'hui quasi totale et les étudiants, qui se comptaient en centaines, sont aujourd'hui plus d'un million cent mille», a encore dit le chef de l'Etat. Il a, par ailleurs, souligné que si la révolution scolaire a ainsi connu un progrès quantitatif continu, «il n'en est pas de même, précise-t-il, des autres secteurs de notre économie, en particulier l'industrie qui, après un bel essor, a connu un processus de déstructuration suivi d'une incontestable régression». Le président de la République a relevé, en outre, que «le progrès quantitatif des effectifs scolaires et universitaires ne s'est pas toujours accompagné d'une amélioration qualitative des formations ni leur adéquation aux demandes du marché de l'emploi». «Nous nous sommes ainsi retrouvés avec un nombre non négligeable de diplômés en attente d'emploi, ce qui constitue une situation intolérable pour les intéressés et la nation tout entière», a-t-il affirmé.