Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a souligné le rôle de l'élite intellectuelle algérienne dans la réussite de l'étape de modernisation que vit l'Algérie, à travers sa mobilisation intelligente et efficiente. Dans un message adressé, dimanche, aux étudiants à l'occasion de leur Journée nationale, le président de la République a soulevé plusieurs contraintes que présentaient les secteurs de l'économie du pays durant ces dernières années, en particulier l'industrie, qui, selon lui, après un bel essor, a connu "un processus de déstructuration suivi d'une incontestable régression". Le président a relevé, également, que le progrès quantitatif des effectifs scolaires et universitaires ne s'est pas toujours accompagné d'une amélioration qualitative des formations ni leur adéquation aux demandes du marché de l'emploi. "Nous nous sommes ainsi retrouvés avec un nombre non négligeable de diplômés en attente d'emploi, ce qui constitue une situation intolérable pour les intéressés et la nation tout entière", a-t-il affirmé. Selon lui, la réussite de cette nouvelle étape passe par la "mobilisation intelligente et efficiente de notre élite intellectuelle formée sur les bancs de nos universités". "Une telle réussite représente un défi pacifique certes mais peut-être encore plus difficile et plus exigeant que celui qu'eurent à relever les pionniers du 19 mai 1956", relèvera-t-il. Bouteflika reconnaît, toutefois, que la révolution scolaire a connu un progrès quantitatif continu, et ce malgré un triplement de la population. La scolarisation, qui ne concernait environ que 10% des enfants, est, en effet, aujourd'hui quasi-totale et les étudiants, qui se comptaient en centaines, sont aujourd'hui plus d'un million cent mille (1.100 000). En évoquant, par ailleurs, ce jour mémorable du 19 mai 1956, le président a voulu affirmer la nécessité d'aborder une nouvelle étape de notre Révolution nationale, portant sur la ré-industrialisation ainsi que sur le développement de l'agriculture et la modernisation des institutions de l'Etat et de leur fonctionnement. Il a rappelé, à ce sujet, qu'en 19 mai 1956, l'Ugema (l'Union générale des étudiants musulmans algériens) prenait la décision historique d'appeler les étudiants à la grève générale et à rejoindre les rangs de l'Armée de libération nationale et du Front de libération nationale. "Nous voulons aujourd'hui rendre un vibrant hommage au courage national des étudiantes et étudiants qui se mirent au service de leur peuple en lutte depuis le 1er novembre 1954 pour sa libération et son indépendance", a-t-il dit.Le président Bouteflika a relevé, à ce propos, que des centaines de jeunes, garçons et de filles, contribuèrent par leur formation intellectuelle et leur savoir à "transformer notre guerre pour l'indépendance politique en une véritable révolution nationale visant à moderniser en profondeur notre société qui, en recouvrant sa liberté, devra également épouser son siècle". Le président Bouteflika a souligné que le sacrifice de ces jeunes étudiantes et étudiants n'a pas été vain. "Il n'a pas seulement été utile à la reconquête de notre indépendance, il a aussi insufflé à notre peuple la volonté irrépressible de généraliser l'instruction et de permettre à notre jeunesse d'accéder à la connaissance scientifique et technique dont le colonialisme nous fermait les portes pour l'essentiel", a-t-il précisé. Le phénomène des harraga s'invite Les jeunes d'aujourd'hui sont l'image de leurs aînés de par leur compétence, leur amour pour la Patrie et leur souci de préserver son unité et sa souveraineté. Nous sommes confiants que les jeunes de l'Algérie, qui continuent à être la force motrice de l'évolution de l'histoire et le fer de lance de l'économie nationale, sauront aplanir les difficultés et surmonter les épreuves pour s'affirmer en toute sérénité et avec mérite. C'est ce qu'a affirmé le président Bouteflika dans une allocution à l'occasion du 52e anniversaire de la Journée de l'étudiant lue en son nom à Ghardaïa par le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas. Le président de la République s'est dit confiant quant à la capacité des jeunes Algériens à mettre à nu leurs détracteurs qui ne visent qu'à se jouer de leur ardeur par des idées erronées mues par des intentions malsaines. "Il est inconcevable et immoral que nos jeunes s'aventurent sous l'effet de la tentation et de la désinformation pour risquer leur vie et braver les dangers alors que des cercles malintentionnés tirent d'importants avantages", a-t-il souligné. "Ni notre religion, ni la loi ni même l'éthique ne sauraient justifier de tels agissements", ajoutera-t-il. Bouteflika, a exhorté les jeunes à s'inspirer du parcours de ceux qui avaient leur âge, ou moins, et qui avaient réalisé les véritables défis de leur temps. Ces jeunes d'alors avaient, selon lui, agi avec responsabilité et conscience à travers des mécanismes de choix, objectif pour apporter la réponse opportune aux défis qui se posaient à eux en faisant primer l'intérêt suprême sur toute autre considération voire sur leur avenir, sur leur vie. Plus persuasif, Bouteflika expliquera que, contrairement à d'autres pays, il n'existe en Algérie de différends ni entre doctrines, ni entre ethnies ou religions ni entre identités. Dans notre pays, nous vivons ensemble la moindre crise et la moindre tragédie et nous nous employons ensemble à leur trouver les issues. Quiconque s'avise de s'en prendre à nous aura à faire à l'Algérie tout entière", rappellera-t-il.