Plus de 5000 policiers ramenés en renfort Au coup de sifflet final pour le match de foot, «le match de la violence» commence à l'extérieur du stade Omar Ben Heddad. Le dispositif impressionnant de plus de 5000 policiers mobilisés pour la rencontre d'hier ayant opposé le RCK à l'USMH a grandement servi. Judicieusement répartis au niveau des différents accès vers la ville de Kouba, les policiers ont évité le pire, mais il y a eu de la casse. A la sortie du stade, les supporters des deux clubs ont été canalisés, orientés et encadrés de la façon la plus stricte: il n'est pas question que les deux parties se rencontrent. La police accule les supporters des deux clubs vers deux itinéraires différents. Les Harrachis empruntent l'Appreval pour aller vers le lotissement Michel en passant par la cité El Bahia pour rejoindre El Harrach par l'autoroute ou Bachjarrah. Quant aux supporters du RCK ils ont été orientés vers le centre-ville de Kouba. La stratégie de la police a payé, mais des incidents ont été quand même enregistrés. Des barricades, des jets de pierres et des pneus ont été brûlés au centre-ville par les supporters de Kouba voulant en découdre avec les Harrachis. Ces derniers, de leur côté, ont rasé tout sur leur passage. Commerces, véhicules de particuliers, vitrines...Une demi-heure après la fin du match, l'atmosphère était au bord du dérapage, notamment du côté du lotissement Michel où le flux de supporters se dirigeait. A ce niveau, un dispositif de sécurité impressionnant boucle hermétiquement ce quartier. Au moment où le flux de supporters se dirigeait vers El Harrach, la placette de cette paisible commune était vide. Un calme précaire y régnait. Les «Kawassir» se sont déplacés en masse à Kouba. La ville était sous la haute surveillance des services de sécurité. Au fil du temps, les premiers supporters, la mine défaite, arrivaient. Les klaxons des voitures dominaient les discussions acharnées. Chacun y va de son commentaire et de son analyse. L'amertume se lisait sur les visages des supporters. Déçus, certains d'entre eux n'arrivent pas à contenir leurs larmes face à ce qui arrive à leur club fétiche. «On était à deux doigts de l'accession», regrette un jeune fan harrachi évoquant avec amertume la dernière action ratée par son club. Insuffisant! Revenez l'année prochaine. Sans grand bruit, ni grabuge, El Harrach renoue avec son calme, de même que Kouba, ce n'est qu'un match de football. La couleur de cette rencontre pas comme les autres a été annoncée depuis une semaine pour atteindre son summum hier, plusieurs heures avant le match. Visage coloré en jaune et noir, banderole, de la même couleur sur les épaules, la main droite «armée» de prière et les «Kawassir» envahissent Kouba. Vendredi. 7h du matin. Le soleil se lève. Les Harrachis l'ont précédé. Kouba est inondée par des foules de supporters. Ils espèrent assister au match de l'accession à la D1 qui oppose le RC Kouba à l'USM Harrach. Au fil des minutes, la chaleur se fait de plus en plus sentir. Le thermomètre commence à s'affoler. Les esprits se chauffent. C'est l'heure de s'échanger quelques jets de pierres. C'est la bagarres. Les Harrachis sont empêchés de rentrer à Kouba. Les Koubéens les refoulent. Ils les repoussent pour retourner «chez eux». Les deux camps s'affrontent. Le combat est lancé. Des tirs et jets de pierre sont échangés. Une situation qui rappelle «les enfants de la prière» en Palestine. Avec un esprit de rancoeur et de haine, les supporters des deux camps engagent, sans conscience aucune, une «bataille» sans merci. Il pleuvait des prières sur les têtes de «petits enfants» comme de la grêle. Un groupe de jeunes avec des maillots vert et blanc courent derrière deux petits enfants qui ont réussi à prendre la fuite. Les «anges» avaient des ailes. Déçus, les Harrachis rebroussent chemin saccageant tout sur leur itinéraire. Face à cette situation, les services de sécurité renforcent leurs rangs. Des policiers anti-émeute quadrillent la région. Pas de passage dans les deux sens. La situation semble maîtrisée. La foule est dispersée. Les axes aux stades restent surveillés par les services de sécurité. C'est l'heure de refroidir les esprits à 8 heures de la rencontre. Le pire est à appréhender. Tout le monde reste sur sa crainte. L'heure de la rencontre approche. Les esprits se chauffent. La tension monte. La peur s'installe. Après la prière du vendredi, une atmosphère inhabituelle plane sur Kouba. Un bon nombre de questions traversent les esprits. Qui gagnera? Qui va saccager les rues? Qui brûlera les voitures? Les uns avancent: les Harrachis sont dangereux. Tout sera brûlé en cas de défaite. Il faut se méfier. Les autres préfèrent un match nul. Aucun club n'accédera. C'est la meilleure façon d'éviter le pire. Les policiers restent aux aguets. Ils se réorganisent. Munis de matraques et bombes lacrymogènes, les services de sécurité, renforcés par des unités dépêchées des autres wilaya, maîtrisent bien la situation. Sans arme. Ni flingue, ni kalachnikov. La terre est surveillée du ciel. Des policiers sont postés sur les terrasses des bâtiments. Un hélicoptère de la police survole Kouba. On suit à la minute près ce qui se passe dans la région. Il est 15h. L'arbitre donne le coup d'envoi de la rencontre.