L'enjeu est d'atteindre les standards universels en matière de prise en charge de la douleur, tels que définis par l'organisation mondiale de la santé, a déclaré Brahim Griene, chef de service anesthésie et réanimation au niveau de l'EHS Pierre et Marie Curie d'Alger. Ainsi, en marge de la journée d'information portant sur la prise en charge de la douleur, M.Griene a plaidé pour une nouvelle stratégie de soutien de production locale dont le but est d'assurer la disponibilité des médicament remboursables. Selon le conférencier, le programme de l'OMS indique que toutes les molécules considérées comme importantes dans le traitement de la douleur doivent être remboursées. Dans ce chapitre, et sans plus de détails, Brahim Griene a révélé qu'en matière de prise en charge des médicaments «seuls quelques médicaments sont remboursés». Des propositions ont été faites au ministère du Travail et de la Sécurité sociale. Les propositions portent sur l'actualisation de certains médicaments destinés à la prise en charge de la douleur. Un plaidoyer, le conférencier est allé jusqu'à s'interroger sur la non importation de certains médicaments qui sont pourtant efficaces dans le traitement de la douleur, d'où la nécessité d'actualiser ces médicaments «des molécules ont pourtant fait preuve de l'efficacité mais qui ne sont pas disponibles» l'intervenant est revenu sur l'aspect juridique relatif à l'enregistrement des médicaments. D'autant plus que l'Algérie dispose d'un seul centre pharmaco-vigilance qui traite tous les problèmes liés à l'utilisation des médicaments. «Tous les lots de médicaments importés ou localement fabriqués passent par le laboratoire aux fins de délivrance de certificats de conformité.» Les mêmes médicaments passent, ensuite, par le comité d'évaluation clinique et le comité des prix pour pouvoir enfin déposer une demande de remboursabilité auprès du ministère du Travail et de la Sécurité sociale. Tout un circuit qui prend du temps, alors que la loi prévoit l'enregistrement du médicament dans un délai de 120 jours. Cet état de fait n'est pas sans conséquences jugées lourdes par M.Griene. Selon ce dernier, toute cette période cause, parfois, la péremption des médicaments dans les stocks. En tout et pour tout, les unités pharmaceutiques locales assurent 30% des besoins tandis que le reste, soit 70%, est importé. En 2003, quelque 128 médicaments sont localement fabriqués. Il y a deux ans l'Algérie était classée au 76e rang en matière de consommation de produits morphiniques. D'autre part, la consommation du médicament est une affaire de prescription. Celle-ci doit être rationnelle, a relevé M.Griene qui plaide pour la formation et de proposer la création d'un module appelé douleur au sein du cursus des étudiants en médecine.