La Fédération des gérants libres demande la concession à l'exploitation des stations-service. Le différend entre les gérants libres de stations d'essence et Naftal connaît de nouveaux rebondissements. Ces gérants revendiquent un droit de propriété sur ces stations ou tout au moins une clarification de leur situation juridique. Ce problème qui perdure depuis plus d'une vingtaine d'années est «un problème foncier et non commercial. Il ne repose sur aucune base juridique», soutient mordicus Hamid Ayouaz, porte parole de la Fédération nationale des exploitants libres des stations-service (Fnelss). S'exprimant hier à Alger lors d'une conférence tenue à la Maison de la presse Tahar-Djaout, il a regretté que les gérants libres soient revenus de stade «de partenaires de Naftal, comme cette entreprise le prétend, à de simples "khemassine" sans exagérer». Force est de reconnaître que, de par leur emplacement, les assiettes foncières de la majorité des stations-service, notamment celles construites avant l'indépendance dans les grands centres urbains, sont d'une «valeur inestimable». Elles sont convoitées par beaucoup de promoteurs immobiliers et autres aventuriers économiques, dira-t-il. Le conférencier a annoncé que pas moins de 28 stations d'essence ont été supprimées, démolies ou en voie de l'être! 13 dans la seule capitale, 5 à Constantine, 4 à Sétif, 4 à Tlemcen et 2 à Maghnia...et ce n'est pas fini, a-t-il clamé avec regret. Il faut dire que divers megaprojets ont conduit à cette situation. Citons entre autres la construction du tramway d'Alger, de différents ponts et trémies, travaux pour lesquels «Naftal a été indemnisée sans pour autant verser un seul dinar aux gérants libres touchés!!», a dénoncé le porte-parole de la fédération, Hamid Ayouaz. Confiant, il l'était cependant, après l'entrevue entre le chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem et le président de la Fnelss, Mustapha Boudjemlal, il y a de cela deux semaines environ à l'hôtel du Mouflon d'Or. A entendre ce dernier, Belkhadem aurait assuré le représentant de la Fnelss que «le Président Bouteflika a donné ordre de concéder le droit de jouissance aux membres de la famille des gérants». Les doléances de la Fnelss s'articulaient auparavant autour de «la location simple des locaux et installations, pour une durée de dix ans renouvelable», rappelle-t-on. Leur revendication aujourd'hui porte sur une «concession d'exploitation libre» pour ces gérants tous anciens moudjahidine, veuves et fils de chouhada. La Fnelss continue à refuser «la posture précaire de la location-gérance, régime qui n' assure aucune protection juridique» aux gérants libres, a martelé Ayouaz. Il refuse en outre, le contrat passé entre les deux protagonistes, d'une durée de trois ans et signé avec une seule personne physique, à savoir le gérant de la station. Si ce dernier décède, la station sera récupérée par Naftal alors que c'est «un bien domanial et le fonds de commerce appartenant à l'Etat». Ayouaz a estimé qu'il est «urgent d'envisager la solution idoine qui est celle respectant la stricte convention commerciale». Il dira également que les gérants libres sont «disposés à accorder à Naftal de fournir en exclusivité les produits pétroliers et para-pétroliers à ces stations. Ceci, a-t-il convenu, au vu de l'ouverture du marché national à la concurrence ouvrant les portes (selon la loi relative aux hydrocarbures), aux firmes multinationales qui vont débarquer massivement en Algérie».