Les rebondissements dans le bras de fer opposant les gérants libres des stations- service à l'Entreprise nationale de distribution des carburants, Naftal, risquent de s'inscrire dans la durée. En effet, les exploitants libres des ces dizaines de stations demeurent mitigés sur les nouveaux contrats qui viennent de leur être proposés. A travers cette nouvelle formule de réguler le réseau de la distribution des carburants, les gérants libres contestent les termes qui vont les lier à l'avenir à la société de distribution Naftal. Tout en reconnaissant leur statut d'exploitant et la propriété de l'Etat sur ces stations, ils réfutent néanmoins toute nouvelle disposition qui vise à mettre leurs stations sous le contrôle entier de Naftal. "Les stations dont nous avons la gérance sont bel et bien antérieures à la création de Naftal en 1981, comment veut-on aujourd'hui que cette dernière dispose de nous et peut nous exproprier à tout moment ? ", se demande un exploitant non loin de la capitale. La contestation, menée actuellement par la Fédération nationale des exploitants libres des stations-service (FNESS) qui rejette cette formule visant à les soumettre à un " contrat de location pur et simple " si elle se perpétue risque de voir resurgir la menace de grève que les gérants avaient déjà brandie en début de l'année avant d'y surseoir à l'ultime moment. En tout cas, dans ces nouveaux contrats, les exploitants craignent beaucoup plus de perdre leurs droits sur les stations en question et les risques d'être dépossédés à tout moment sans en avoir une couverture juridique quelle qu'elle soit. Dans cette optique, certains exploitants ont soulevé la problématique des stations qui doivent être délocalisées dans le cadre de l'extension du tissu urbain. A cet égard, si les nouveaux contrats viennent à être mis en application, les gérants risquent grandement de perdre leurs stations sans être soumis aux mesures d'expropriations et d'indemnisation. A la place de l'initiative des contrats lancée par Naftal, les gérants libres sont de plus en plus nombreux à demander, tout d'abord, à être liés à une autre institution de l'Etat, autre que Naftal, avant de suggérer la formule des concessions à l'instar des autres biens de l'Etat, comme les terres agricoles, par exemple, qui sont concédées aux agriculteurs pour une durée de 99 ans à condition de garder la même activité. Au sujet des enjeux de ces nouveaux contrats, des voix se sont élevées pour laisser entendre que ce sont les assiettes foncières où sont implantées ces stations-service qui sont courtisées par des cercles voulant les récupérer afin de les détourner de leur vocation actuelle. Le conflit entre les exploitants de ces stations et l'entreprise publique Naftal, en tout cas, perdure depuis des années sans qu'aucune issue n'y soit trouvée. Le président de la République, qui a été saisi sur ce dossier, a demandé aux responsables de secteur de la distribution de se pencher sur le problème sans, pour autant, parvenir à une issue favorable. Sur l'ensemble des stations-service exerçant sur le territoire national, il existe actuellement quelque 400 qui relèvent de l'exploitation libre et ce sont ces dernières que concernent les nouveaux contrats d'exploitation.