La Fédération nationale des exploitants libres de stations-service (FNELSS) estimait, hier, dans un long communiqué parvenu à notre rédaction, que la correspondance adressée individuellement aux exploitants libres des stations-service est « une note truffée de bout en bout de contrevérités ». Naftal a adressé, mercredi dernier, une correspondance aux exploitants libres des stations-service dans laquelle elle a catégoriquement démenti « qu'une opération de récupération de stations-service exploitées en gérance libre ait été engagée par ses services » et a assuré qu'une telle option « n'a jamais été envisagée ». Bien au contraire, dans le cadre de son ambitieux programme de rénovation et de modernisation de son réseau stations-service pour la période 2006-2011, Naftal a consenti une partie conséquente de l'enveloppe financière consacrée à cet effet au profit des stations-service en gérance libre », ajoutent les auteurs de la lettre. Naftal a également relevé que les nouvelles dispositions « sont avantageuses et souples en faveur des gérants libres ». En réaction à cette correspondance, les exploitants libres des stations-service se disent inquiets de l'évocation de l'existence d'une nouvelle mouture de contrat « conjointement élaboré et approuvé dans le fond et dans la forme ». La FNELSS persiste et signe : les délégués de la fédération n'ont jamais adopté pareil document. Qualifiant de « calomnie » les déclarations de la direction générale de Naftal, la fédération rappelle que le seul contrat connu est celui de juin 2005, unanimement rejeté. Pour elle, « les amendements apportés au nouveau contrat (...) sont superficiels et ne valent, à la limite, pas la peine d'être pris en ligne de compte ». La fédération des exploitants libres des stations-service regrette « la suppression de la location gérance, âme de toutes les revendications lors des négociations ». Concernant la durée indéterminée du contrat, elle serait, selon la FNELSS, rassurante si elle n'était pas suivie de l'expression « sauf dénonciation de l'une ou de l'autre partie » qui l'a rendue, selon elle, dangereusement précaire. S'agissant de la clause relative au décès de l'exploitant, rien ne garantit, appréhende la fédération, la transmission automatique aux ayants droit et rien n'empêche Naftal de reprendre la gestion directe des stations-service. Pour la FNELSS, Naftal a perdu tout crédit auprès des exploitants libres car elle n'a jamais honoré ses engagements. La fédération cite le programme de rénovation et de modernisation des stations-service dites GL qui est resté à l'état de promesse. « Ce programme ne devrait pas être une faveur mais une obligation pour cette entreprise en contrepartie des sommes faramineuses que lui rapporte la perception de la redevance de gestion (RG) incorporée aux factures que les exploitants versent depuis plus de deux décennies 1982-2007 », estime la fédération. Celle-ci dénonce les tentatives d'affaiblissement par l'entreprise Naftal des exploitants libres des stations-service en évoquant « l'allégation » selon laquelle 311 exploitants sur 355 sont signataires du contrat. La FNELSS a estimé plus loin qu'une solution basée sur un contrat n'est pratiquement guère viable pour mettre fin aux rapports conflictuels entre l'entreprise commerciale Naftal et les exploitants libres de stations-service. Elle a demandé à Naftal la « concession » des stations-service qu'elle donne en gérance à des particuliers. « Nous considérons que notre demande de concession n'est pas exorbitante au regard des larges motivations qui la sous-entendent et des strictes conditions qui l'encadrent », estime les exploitants dans leur communiqué. Les gérants libres des stations-service avaient menacé, il y a près de trois semaines, de recourir à la grève dans le cas où ils seraient contraints de signer le contrat qui leur est proposé par l'entreprise Naftal.