A l'initiative de l'union locale d'Amizour, 300 syndicalistes ont observé, hier, un rassemblement de protestation devant le siège de l'union de wilaya pour exiger «la réhabilitation des trois syndicalistes suspendus arbitrairement». Venus des différentes régions de la wilaya, les syndicalistes ont affiché clairement leur soutien inconditionnel à leurs camarades victimes de suspension. Laquelle suspension pour «délit d'opinion» est intervenue au lendemain du 11e congrès de l'Ugta. La protestation syndicale d'hier, était aussi motivée par l'opposition à tout «bradage et privation» de ce qui est qualifié comme «le fleuron» de l'industrie nationale, dans la wilaya. «Halte à l'arbitraire, non au terrorisme syndical, non à la privatisation des entreprises, pour une Ugta démocratique et revendicative», autant de slogans brandis, hier, devant la représentation de l'union de wilaya, un siège déserté par ses occupants, exception faite du permanencier. L'absence du secrétaire général de l'union de wilaya et de ses collaborateurs, a été qualifiée de «dérobade», par le secrétaire de l'union locale d'Amizour, initiateur du rassemblement du jour décidé lors de la conférence de daïra tenue la semaine passée. Une conférence sanctionnée par une déclaration appelant à la tenue d'une conférence de wilaya réunissant tous le représentants syndicaux de tous les secteurs confondus pour débattre de la situation syndicale. Il s'agit, selon les rédacteurs, de «dépasser les clivages et oeuvrer à la construction syndicale qui a besoin» note-t-on «de la consolidation des énergies». Ceci tout en considérant que la situation syndicale «peu reluisante» et marquée «par le mécontentement» des travailleurs en général face à la nouvelle grille des salaires, la compression des effectifs, la dissolution et la fermeture des entreprises publiques économiques. Au cours de son intervention, le secrétaire général de l'union locale d'Amizour a estimé que «l'heure est à la mobilisation et non à la division et autres mesures injustes». «Les travailleurs ont besoin qu'on défende leurs intérêts et non les intérêts de certains», déclarait-il, faisant allusion aux manoeuvres de dissuasion entreprises pour contrecarrer le rassemblement d'hier. Les syndicalistes protestataires ne comptent pas s'arrêter là puisqu'ils ont avancé l'idée de manifestation de rue et de meeting pour faire valoir leurs revendications qui demeurent sans réponse à ce jour. Hier, la colère était visible sur tous les visages. On ne comprend pas le silence observé par les parties concernées par rapport aux doléances exprimées.