Le feuilleton de la crise syndicale à l'Ugta de Béjaïa se poursuit. Depuis le 11e Congrès de la Centrale syndicale, rien ne va plus entre les différentes structures de bases de l'union de wilaya de Béjaïa. Conférences de presse, déclarations, rassemblement, les deux parties en conflit se livrent une guerre sans merci usant de propos qui dénotent, on ne peut mieux, l'état d'esprit qui anime les protagonistes. L'affaire remonte au lendemain du congrès de l'Ugta, lorsque trois syndicalistes et congressistes de Béjaïa se sont vu suspendus de leurs fonctions par l'Union de wilaya de Béjaïa. Ces derniers ont trouvé appui chez l'union locale d'Amizour qui prend alors le relais pour organiser et canaliser la contestation exigeant par la même occasion «leur réhabilitation». Alors que les travailleurs subissent de plein fouet les retombées de la privatisation et autres menaces patronales, les syndicalistes de Béjaïa se chamaillent sur la place publique sur fond d'accusations et de contre-accusations. Le dernier rassemblement des syndicalistes, initié par l'union locale d'Amizour devant le siège de l'Union de wilaya n'a pas laissé de marbre cette dernière qui est sortie pour la deuxième fois de sa réserve afin de porter à la connaissance de l'opinion locale et des adhérents de l'Ugta sa version des faits. Dans une longue déclaration qui nous est parvenue hier, l'Union de Wilaya de Béjaïa, soutenue par l'union locale de Sidi Aïch, de Kherrata et d'Akbou et deux membres du bureau de l'union locale d'Amizour, condamne énergiquement «le comportement irresponsable» et dénonce avec vigueur les manipulations orchestrées par ce syndicaliste «véreux» et rejette avec force «ces accusations infondées et gratuites». L'Union de wilaya de Béjaïa cible clairement le secrétaire général de l'union locale d'Amizour, chef de file de la contestation et ne va pas avec le dos de la cuillère pour l'accabler de reproches. Elle apporte, par ailleurs, son soutien aux membres du secrétariat de la Fnte, M.Louhab Khoulalène qui restera, aux yeux de l'UW «un repère dans la construction syndicale». Revenant sur le cas de la suspension des trois syndicalistes, objet de la discorde, l'instance de wilaya parle de «conformité aus statuts et règlement intérieur de l'Ugta» et la justifie par leurs agissements commandités, leurs déclarations mensongères et leur conduite puérile lors du déroulement du 11e Congrès national. L'Union de wilaya de Béjaïa termine par faire confiance aux travailleurs qui «sauront séparer le bon grain de l'ivraie» et les appelle à rester vigilants et à l'écoute.