«J'ai senti une certaine volonté de la part du Président Bouteflika à y adhérer», a fait savoir la ministre canadienne des Relations internationales. L'Algérie, deuxième pays francophone du monde en termes d'utilisation de la langue française, adhérera-t-elle à l'Organisation internationale de la francophonie? Ou se contentera-t-elle de son statut d'observateur en participant à ses différents sommets? Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a, semble-t-il, donné son blanc-seing. S'exprimant hier au siège de l'ambassade du Canada à Alger, la ministre canadienne des Relations internationales, Monique Gagnon- Tremblay a fait une déclaration dans ce sens. Après sa rencontre avec le Président Bouteflika, la ministre canadienne a déclaré à la presse que le premier magistrat du pays aurait affiché une volonté d'adhérer à ce projet. «J'ai senti une certaine volonté de sa part pour y adhérer», a-t-elle fait savoir. La ministre canadienne a mis à profit sa visite à Alger pour remettre une lettre du Premier ministre québécois, Jean Charest, où «il invite officiellement le président Bouteflika à participer au XIIe Sommet de la francophonie qui se tiendra à Québec du 17 au 19 octobre prochain», précisera-t-elle. Cependant, Monique Gagnon- Tremblay, en fine diplomate, a tenu à préciser que l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), «appartient à l'Etat et au gouvernement algériens», ajoutant que l'OIF est basée sur la solidarité et la coopération entre les pays membres, et «pourrait contribuer à l'apaisement des crises». En effet, lors de ce rendez-vous mondial d'une importance capitale, plusieurs thèmes dont la démocratie, les droits des personnes, la gouvernance économique, l'environnement mais aussi les changements climatiques, ont été abordés par des experts en la matière. Ce dernier sujet est sur les lèvres de tout un chacun et la ministre canadienne a précisé que des spécialistes vont aborder les enjeux de ces changements dont les conséquences se font d'ores et déjà sentir. Se montrant satisfaite de sa rencontre avec le président algérien, Gagnon- Tremblay a souligné que l'adhésion de l'Algérie à la francophonie ne fera que «renforcer les liens entre les deux pays.» Et de préciser que la francophonie n'est pas uniquement une question de langue. «A travers la francophonie, on peut faire la transition en cas de crise», ajoutera la ministre canadienne. A en croire ses propos, «sans la solidarité entre les peuples, il n'y aura jamais de francophonie.» S'agissant du volet culturel, Mme Gagnon- Tremblay a indiqué que le Président Bouteflika a salué l'initiative prise par la communauté algérienne installée au Québec, à travers les différentes festivités organisées où tous les Québécois, sans exception, ont été invités. Une initiative également saluée par la ministre canadienne des Relations extérieures. D'autre part, l'oratrice a fait savoir que lors de sa rencontre avec le Président algérien, le secteur économique s'est arrogé la part belle des discussions. «Nous avons discuté des besoins des activités économiques ciblées telles l'industrie pharmaceutique», enchaînera-t- elle. Un secteur, précisera la conférencière où le Canada est considéré comme un leader mondial via les performances de ses plus grandes compagnies. Des collaborations dans ce secteur ainsi que dans les technologies de l'information et de la communication (TIC), seront profitables pour les deux parties. En termes de chiffres, Mme Gagnon- Tremblay a précisé que 5000 étudiants algériens rejoignent le Canada chaque année et que 22 cadres financiers seront prochainement formés dans l'université de Sherbrooke et auront des diplômes équivalents à ceux délivrés aux étudiants canadiens.