Cette technique a permis l'identification des kamikazes, auteurs des attentats contre le Palais du gouvernement et du Conseil constitutionnel. Dans le cadre de la lutte contre la criminalité, sous toutes ses formes, la direction de la police judiciaire accorde une importance majeure à l'acquisition des nouvelles technologies en termes de criminalistique. Désormais, quelle que soit la nature du crime, les éléments de ce corps sécuritaire sont capables d'identifier les auteurs de l'acte criminel via le recours à l'empreinte génétique(ADN nucléaire). «Cette démarche déterminante s'inscrit dans le cadre de la mise en place du Fichier national de profils génétiques, du suivi des évolutions technologiques en matière d'équipements scientifiques d'application criminalistique, et de formation spécialisée continue. Elle permet d'identifier avec efficacité et rapidité les auteurs de crimes et délits, ainsi que les victimes de catastrophes majeures.» affirme Ali Ferragh, commissaire divisionnaire et sous-directeur de la police scientifique et technique algérienne, lors la 1ere Réunion Utilisateur Identification Humaine tenue, hier, à l'Institut national de police criminelle (Inpc) à Alger. Les empreintes génétiques, s'accordent à dire les experts interrogés, sont d'un apport important à la justice. «Une telle action sera en mesure d'établir des systèmes de contrôle et d'assurance qualité, basés sur la standardisation des compétences scientifiques et la validation des méthodes d'analyse», ajoutera M.Ferragh. Ce saut qualificatif s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre de la politique initiée par le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, visant la modernisation de la Sûreté nationale. En sus de cette technique, la police judiciaire peut faire recours à une autre formule consistant en l'analyse de l'ADN mitochondrial. «Les traces biologiques dépourvues d'ADN nucléaire, se trouvant au noyau de la cellule, mais riches en mitochondries pourront être analysées», a rassuré Mme Belkheirate, responsable de la section d'identification humaine à l'Institut de la police scientifique et technique de Châteauneuf. Laquelle des deux solutions est meilleure en termes de fiabilité des résultats? «La 2e technique qui n'est transmise que par la lignée maternelle est moins informative que l'ADN nucléaire qu'on trouve dans toutes les cellules», a fait savoir l'expert. De ce fait, l'analyse de l'ADN mitochondrial est un «complément» et «une alternative intéressante» à une analyse de l'ADN nucléaire. Les deux «tests» ont déjà montré leur fiabilité dans des affaires criminelles. En effet, les kamikazes responsables des deux attentats commis contre le Palais du gouvernement et du commissariat de Bab El Oued ainsi que ceux du Conseil constitutionnel et du siége des représentations de l'ONU en Algérie ont été respectivement identifiés le 11 avril et le 11 décembre 2007 à partir des restes humains prélevés sur les lieux du drame. D'ailleurs, près de 85% des affaires criminelles en Algérie sont résolus grâce à la technique de l'identification de l'ADN, un taux qui devrait se renforcer avec la mise en place prochaine du fichier national de profils génétiques. Cette technique a permis, en 2007, à la police scientifique de résoudre 509 affaires d'homicides, d'agressions sexuelles, identifications de cadavres ou d'ossements Présent à cette journée, le directeur du laboratoire de la police scientifique de Lyon, M.Michel Savart, a exposé l'expérience française dans ce domaine, faisant savoir que «l'analyse génétique constitue 80% des activités des laboratoires scientifiques». Evoquant le volet de la coopération internationale dans le domaine de la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, M.Savart a insisté sur l'importance d'«unifier les approches et les méthodes techniques entre les pays afin de faciliter l'échange des données relatives aux criminels». M.Savart a fait savoir que plusieurs accords de coopération ont été conclus dans ce cadre en Europe. Cette coopération a permis l'accès rapide aux fichiers de chaque pays signataire et d'arrêter plusieurs criminels dangereux qui se sont déplacés d'une région à une autre.