La ville d'Oran vit toujours au rythme continu de la violence et des heurts. Le climat est toujours tendu. Les émeutiers ne semblent pas près de décolérer. Les affrontements gagnent davantage de terrain notamment au centre ville. Sur tous les plans, les bilans s'alourdissent. Ainsi, au deuxième jour de ce qui est désormais appelé «les événements d'Oran», près de 160 arrestations ont été opérées dont la plupart des personnes arrêtées sont des mineurs. Par ailleurs il convient de noter que lors des affrontements avec les émeutiers, les agents des services d'ordre ont eu à déplorer de nombreux blessés parmi les leurs dont la liste continue de s'allonger. Selon le dernier bilan, l'on a recensé près de 140 agents d'ordre blessés tandis que plus de 150 véhicules ont été, soit partiellement endommagés soit totalement calcinés. Les bilans tendent à s'alourdir. Alors que les affrontements se poursuivaient, plus de deux cents personnes, en majorité des femmes, se sont rassemblées, hier, devant le siège du commissariat central de la sûreté de wilaya. Une action qui a été entamée par les familles des émeutiers arrêtés pour demander leur libération. Les policiers du commissariat ont, peu après, dispersé la foule qui avait tendance à grossir. L'éventualité d'un dérapage était perceptible. D'autant plus que des familles ont commencé à former un bouclier humain et à barricader la route près du commissariat central d'Oran. Les heurts se poursuivent sporadiquement dans les quartiers de la ville, notamment au centre ville, El Hamri, Saint Pierre, Mediouni, les Castors...Tout accès aux rues Larbi Ben M'hidi, Mohamed Khemisti et celle des Aurès (Ex la Bastille) étaient difficiles dès les premières heures de la matinée d'hier. Au niveau des Arcades près de la place des Victoires (centre ville), plusieurs scènes de heurts entre émeutiers et forces de l'ordre ont été enregistrées hier matin. Les insurgés s'en sont pris aux abribus et mobiphones. Les policiers pointés sur place ont usé des bombes lacrymogènes pour disperser la foule et plusieurs émeutiers ont été interpellés. La colère des Hamraouas tend à prendre d'autres tournures. Ainsi, selon des témoins oculaires, plusieurs encagoulés auraient été aperçus pendant la nuit de mardi à mercredi aux HLM (pas loin de Gambetta). Ceci dit, les scènes de pillage ont continué hier. Ainsi la devanture de la Cnep d'Es Seddikia a été partiellement incendiée durant la même nuit et un véhicule poids léger a été complètement calciné dans l'enceinte même de la bâtisse. Toute activité commerciale était interrompue tandis que les bus et taxis ont déserté le centre ville et le retour au calme n'est pas perceptible. Aux dernières nouvelles, les élus locaux se sont réunis à l'hôtel de ville avec comme résolution la gestion des affaires courantes.