Alors qu'ils refusaient de céder aux menaces terroristes, le tenancier d'un bar et son fils ont été assassinés à Aït Toudert dans les Ouacifs. Un groupe terroriste, en nombre indéterminé, a fait une incursion à Aït Toudert, une commune de la daïra des Ouacifs, jeudi dernier, vers 22 heures. Les terroristes se sont ensuite dirigés vers le bar où se trouvaient le tenancier K.Salem et son fils K.Abdallah, en train de baisser rideau. Les terroristes ont alors exigé de ce tenancier la somme de 500 millions de centimes, une manière de «payer» pour être tranquille. Le tenancier se mit alors à échanger des altercations avec eux, leur signifiant sans doute son refus de payer. Devant la tournure des événements, les terroristes n'ont pas hésité à assassiner les deux hommes avant de prendre la fuite. C'est la première fois que les terroristes assassinent ainsi des tenanciers de bar, sans doute pour leur refus de payer, car, généralement, les gens paient pour avoir la vie sauve. Il est vrai qu'en Kabylie, ou du moins dans les endroits isolés, des éléments armés passant à travers les mailles du filet tendu par les forces de l'ordre, ont plus tendance à «ramasser le plus d'argent possible», alliant dans leurs actions criminelles le rapt, les faux barrages et les incursions, notamment dans les bars pour se faire un magot puisque, disent les diverses sources, les commerçants de la région et les paysans refusent de payer l'impôt décrété par les terroristes. Mieux encore, des villages et hameaux, à l'exemple de Tizi Ameur, dans la commune d'Aïn Zaouta, un village mitoyen du massif forestier de Boumahni, se sont équipés de sirènes qui donnent l'alerte lors d'une éventuelle intrusion d'éléments armés. Rappelons, que récemment, ce village a repoussé une incursion terroriste. Des éléments armés, apparemment une dizaine, avaient essayé de frapper de nuit à la porte des maisons isolées et ont demandé aux habitants d'avoir à «aider les moudjahidine» comme ils osent se faire appeler. Des jeunes de la localité ont alors, et grâce aux téléphones mobiles, alertés d'autres jeunes habitant des villages alentour. En un tour de main, une foule de villageois a envahi les lieux et les terroristes ont montré une certaine anxiété. Alors, les gens ont clairement fait savoir aux intrus qu'ils sont indésirables et qu'il leur est conseillé de ne plus remettre les pieds dans leur village. Devant la décision des villageois qui affirment que les terroristes «étaient sales, hirsutes et apparemment affamés et sans doute ne voulant pas faire usage de leurs armes pour ne pas attirer l'attention des militaires qui étaient cantonnés non loin de là, les terroristes se sont sauvés.» Ce qui encouragea les villageois à les poursuivre jusqu'à la lisière de la forêt de Boumahni. Depuis, affirment nos sources, le village a installé des sirènes afin de prévenir toute tentative d'incursion terroriste. Ceci pour dire qu'une certaine organisation des villages et aussi certaines dispositions peuvent faire reculer les terroristes. C'est ce que beaucoup de hameaux et villages ont compris et ont, depuis, imité Tizi Ameur.