Ils regrettent l'absence de concertation avec l'Ordre national des pharmaciens et le syndicat. Les pharmaciens algériens n'ont pas manqué lors de leur regroupement, ce week-end à Béjaïa, d'exprimer leur «incompréhension» par rapport à la dernière mesure prise par les pouvoirs publics quant à la réduction des marges bénéficiaires. «C'est une décision unilatérale», ont-ils estimé lors une conférence de presse animée à l'hôtel Tabet à la veille de l'ouverture des travaux de la 3e Journée nationale de la section régionale des pharmaciens initiée par la section de Tizi Ouzou sous le haut patronage du ministre de la Santé. Les pharmaciens mettent en avant «l'absence de concertation avec les concernés», entendre par là, l'Ordre national des pharmaciens et le syndicat. Dans leur conférence de presse, ils ont réitéré la revendication de la mise en place «d'une marge unique», «à l'image de ce qui se fait chez nos voisins les plus proches», devait préciser le Dr Benbahmed, vice-président de l'Ordre national des pharmaciens. Il en est de même pour les amendements apportés à la loi 95-05, notamment son article 188 qui régit les installations pharmaceutiques (la couverture sanitaire). Placée sous le thème «Le pharmacien face aux nouveaux défis», la 3e Journée nationale de la Srp a été marquée par une participation de plus de 400 pharmaciens représentant les différentes régions du pays aux côtés de personnalités dont le directeur de l'Agence nationale du sang, le Pr Kezzal, l'inspecteur général du ministère de la Santé, Aïssa Kasmi, et le représentant de l'Agence nationale de lutte contre la toxicomanie. Cette manifestation scientifique s'est déroulée dans un climat marqué par un mécontentement général face à la réduction «substantielle» des marges bénéficiaires. Le sujet était, d'ailleurs, sur toutes les lèvres au point de constituer l'objet principal de cette journée. Cela n'a pas empêché les participants d'aborder dans plusieurs conférences d'autres sujets tout aussi sensibles et touchant de près à la profession de pharmacien qui reste «irremplaçable et incontournable dans le dispositif sanitaire», pour reprendre le Dr Tafoukt Abdennour. Le professeur Kezzal était le premier à intervenir sur le programme national du sang avant que ne lui succède le vice-président de la Srp. Ce dernier s'est penché sur l'ordre et la responsabilité pharmaceutiques mettant en exergue les textes de loi régissant la profession. La situation de la pharmacie, la réglementation, le marchandising en officine, le phénomène de la drogue, la carte électronique Chifa, sont d'autres axes d'intervention animés par des docteurs et professeurs qui ont eu à répondre au cours des débats aux nombreuses questions liées à l'exercice de la profession de pharmacien. Cette rencontre scientifique et de formation continue n'a été rendue possible que grâce au concours de grands laboratoires pharmaceutiques, à l'image de Sanofi Aventis, Hikma et Dar El Dawa. Le groupe Hydra Pharm. ABC Med, qui détient 22% des parts du marché algérien du médicament mais également un partenaire de Hedef Alliance qui fait partie du réseau Alliance Boots, le 1er distributeur de médicaments en Europe et 2e au rang mondial, a été d'un apport non négligeable pour la réussite de cet événement. Une occasion pour les pharmaciens d'aborder les problèmes liés à la profession dont l'absence de concertation entre l'administration centrale et les pharmaciens, les psychotropes, la traçabilité de l'ordonnance, la pharmacie hospitalière, la grille des salaires des pharmaciens hospitaliers, la chaîne du médicament, les biologistes. Bref, toute une panoplie de préoccupations qui fait dire à M.Gasmi que «si on ne sécurise pas la profession, on ira à la dérive».