Le taux de suivi du débrayage avoisine les 90% au niveau de 40 wilayas du pays. Les vétérinaires ont entamé, hier, le quatrième jour de la grève nationale. «Le mouvement continue dans la sérénité», a déclaré à L'Expression le Dr Kaddour Hachimi, secrétaire général du syndicat de la corporation (Snvfap). Le débrayage semble avoir eu l'écho escompté auprès de la corporation qui a cautionné le mot d'ordre. «Les vétérinaires ont répondu massivement à notre appel. Le taux de suivi de notre mouvement avoisine les 90% au niveau de 40 wilayas du pays», a lancé avec satisfaction le Dr Hachimi. «C'est dire que la base est convaincue de la légitimité de ses revendications», a-t-il ajouté. Notre interlocuteur a, en outre, déploré le silence des pouvoirs publics «qui continuent à faire la sourde oreille à nos doléances». Le Dr Hachimi évoque une situation de blocage des revendications des vétérinaires, de la part des autorités concernées, à savoir celles de la direction générale de la Fonction publique et le ministère des Finances. Aussi, il a fait savoir qu'une information circulait selon laquelle le ministère de l'Agriculture aurait traduit en justice le syndicat. «Nous avons appris qu'un jugement aurait été prononcé en défaveur de notre syndicat. Cependant, aucune correspondance officielle ne nous a été envoyée par la tutelle et nous n'avons, à ce jour, reçu aucune notification de la justice», a précisé le syndicaliste. Du côté de la tutelle, l'information n'est ni confirmée ni infirmée. «Je n'ai pas d'informations», nous indique une source du ministère. Le syndicaliste souligne ainsi que le mouvement de protestation continue au niveau des différentes wilayas «et si nous recevrons officiellement une décision de justice nous seront tenus de l'exécuter, car nous sommes un syndicat légaliste». Ainsi, selon le syndicaliste, le mouvement se poursuit toujours et pratiquement toute la viande se trouvant sur les étals n'aura pas subi de contrôle préalable au niveau des abattoirs durant la période de grève. Le mouvement du syndicat se durcit pour faire aboutir ses revendications dont la prise en charge tarde à venir. Le représentant syndical précise que le nombre de vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique ayant répondu à l'appel de grève, est de 1200, répartis sur 319 abattoirs de viande rouge et 393 abattoirs de viande blanche, ainsi qu'à travers les postes de contrôle aux frontières. Le syndicaliste notera, néanmoins, que sur appel de son syndicat, les vétérinaires de la wilaya d'Oran ont été instruits d'assurer normalement leur travail, afin de ne pas pénaliser davantage la population oranaise, qui connaît depuis une semaine déjà des perturbations. Aussi, des réquisitions, totale ou partielle, ont été constatées au niveau de six wilayas, informe le Dr Kaddour Hachimi. Il s'agit de Relizane, Mostaganem, Chlef, Sétif, Bouira et Constantine. Au nombre de 1400, ces fonctionnaires réclament une classification de leur corps en tenant compte de tous ces paramètres et en ne se limitant pas au seul critère de Bac+5. Ils réclament aussi leur association à la discussion sur le projet du régime indemnitaire, la révision à la hausse de l'indemnité spécifique globale, l'indemnité de risque et de contagion ainsi que l'indemnité de documentation.
