Il ne s'agira que d'une expérience de plus et nul ne sait si elle réussira. L'affaire d'un championnat national de football à blanc est relancée depuis que la FAF a fait savoir qu'elle convoquait une assemblée générale extraordinaire pour début juillet afin de débattre d'un nouveau système de compétition. Lors du brainstorming qui s'était déroulé à l'initiative du MJS, les 17 et 18 mai dernier, on en avait parlé et la commission chargée du suivi des résolutions de ce brainstorming, qui comprend des responsables du MJS et de la FAF, se penche sur ce problème posé par le championnat dans sa version actuelle. Cependant, il n'entrait pas dans l'intention du ministère et de la fédération de songer à changer de système dans l'immédiat puisque la commission se donnait comme délai la fin du mois d'octobre 2008, donc bien après le démarrage du championnat, pour livrer ses conclusions. Si l'option d'une compétition qui se joue sans aucun enjeu est retenue, ce ne sera pas la première fois qu'on le fera. La fédération, de concert avec le ministère, a, plusieurs fois, cherché la meilleure méthode capable de relancer la discipline. C'est du moins ce qui se disait à chaque fois qu'on a évoqué un changement du système de compétition alors que ce n'était que pour faire plaisir à certains et à leurs clubs. Le plus bel exemple nous avait été administré en 1984 lorsqu'on avait fait accéder, au dernier moment, quatre équipe de la D2 vers la D1, au lieu des deux habituellement, «pour, nous disait-on, donner au football le moyen de régénérer», alors qu'il était évident, à l'époque, que ce n'était que pour faire monter l'USM Annaba qui n'avait pas réussi à le faire sur le terrain. En dehors de cette année-là, le championnat avait connu du changement en 65-66 (pas d'accession et 4 descentes), en 70-71 (pas de descente, 4 montées), en 77-78 (pas de montée, pas de descente), en 83-84 (pas de descente et 4 montées), en 97-98 (deux groupes de 8 chacun), 98-99 (deux groupes de 14 chacun, pas d'accession) et en 99-2000 (un groupe de 12, pas de descente et 4 montées). Jamais, au grand jamais ces formules n'ont abouti à un résultat concret. On ne faisait que s'amuser et se moquer de l'opinion sportive. L'intérêt du football algérien était bien le cadet des soucis de tous ceux qui avaient mijoté tous ces plats indigestes. Voilà que l'on se remet à évoquer un championnat qui se joue pour du beurre à la suite de la colère des Oranais qui n'ont pas accepté la descente de «leur» MCO. Comme si ce dernier était Manchester United ou l'Inter Milan et «gavait» le sport algérien de titres internationaux et nationaux. Ceci dit, la commission de suivi des résolutions du brainstorming s'applique à trouver un système où on pourrait jouer sans pression puisqu'il n'y aura ni montée, ni descente, tout en maintenant un certain enjeu à la compétition. L'idée qui se dégage serait de bloquer le championnat de la D1 sur deux ou trois saisons. Les catégories de jeunes bénéficieront d'un budget spécial dont les services de l'Etat en contrôleront l'utilisation. Le championnat, lui, se jouera normalement. Les équipes qui termineront en tête, à chaque fin de saison, pourront participer aux compétitions internationales de même que le vainqueur de la Coupe d'Algérie. Cela constituera l'un des premiers enjeux de la future compétition. Le changement intervient dans le fait qu'à chaque fin de saison, chaque équipe sera notée en fonction de son classement et de ses résultats, de la manière dont se conduiront ses joueurs, ses dirigeants et ses supporters tout au long du championnat, sur la façon dont elle conduit sa politique de formation et l'encouragement qu'elle donne à la promotion des jeunes en équipe seniors. Il est évident que plus vous ferez jouer des jeunes et plus vous aurez des points. Chaque club obtiendra, ainsi, une nouvelle notation en plus de celle enregistrée lors des matchs de championnat. Les clubs pourront repartir pour une nouvelle saison avec ces points à handicap. On agira de même à la fin de la 2e saison puis à celle de la 3e. Aussi, lorsqu'il faudra revenir au système avec accessions et relégations, le championnat démarrera avec des clubs qui disposeront de points acquis en fonction de ce qu'ils auront accompli durant les trois saisons précédentes, lorsque le championnat était bloqué. La compétition ne sera, donc, pas sans enjeu. Chaque club aura intérêt à obtenir le maximum de points pour démarrer le championnat, lorsque les montées et les descentes seront réintroduites, dans la meilleure position possible. Il est dit, également, que des gratifications financières seront attribuées aux clubs en fonction du classement de chacun. Pour l'instant, il ne s'agit que d'une approche qui pourrait, cependant, prendre forme sachant qu'il va falloir faire vite avant la tenue de l'assemblée générale de la FAF. Il reste que ce ne sera qu'une expérience de plus et nul ne sait si elle portera ses fruits. Il y a tellement de calculateurs dans le football algérien qu'on doute de la réussite de l'opération. Et nous revenons à ce qu'on ne cesse de rabâcher: il n'y aura aucun salut pour la discipline avec les mêmes acteurs, notamment les présidents de clubs et ceux de ligues.